Pratiques de la folie : Séminaire et colloque

Publié le 6 mai 2009 sur OSIBouaké.org

Paris, le 5 mai 2009

L’association Pratiques de la folie propose un séminaire en mai et un colloque en juin. Il s’agit de la branche psychanalytique de la mobilisation des psy...


Séminaire de présentation et de discussion autour du livre, publié aux éditions La découverte,

"La nouvelle raison du monde"

Rencontre avec les auteurs, Pierre DARDOT et Christian LAVAL

Lundi 18 mai 2009, à 21h - Amphi de la CMME, 100 rue de la santé, 75014 Paris

De nombreux psychiatres et psychanalystes font désormais référence aux effets de la modernité sur les modes de subjectivité, reprenant souvent l’hypothèse de « nouvelles pathologies » qui en seraient la signature probante. Encore convient-il au préalable de s’entendre sur ce que l’on désigne du nom de modernité – ou post-modernité, ou hypermodernité.

L’ouvrage que l’on présentera ici réalise une somme novatrice dans le champ des analyses critiques du libéralisme, prolongeant certaines propositions du séminaire de Foucault des années 77-79. Le néolibéralisme, dont il est convenu désormais de faire le procès du fait de la crise, n’est pas comme on le dit souvent le règne d’une sorte de folie du marché généralisé. Loin d’être soumis à la loi naturelle du « laisser faire », et de « la main invisible », il est la mise en œuvre d’une logique volontariste de construction du marché et d’une production de sujets « entrepreneurs d’eux-mêmes ».

Il s’impose comme nouvelle rationalité, comme nouveau discours capitaliste, dont les effets sur les sujets ne sont pas contingents ou secondaires mais font partie d’un nouveau mode de gouvernement des hommes.

Ce livre nous semble faire date, par son ambition et son orientation. Il clarifie considérablement les enjeux et permet de poser à nouveaux frais la question des modes de subjectivation contemporains.


Le prochain colloque organisé par Pratiques de la folie se déroulera les

Police des espaces, espaces du politique.

5 et 6 juin 2009 - 92 bis Bd du Montparnasse 75014 Paris

Le colloque se déroulera le vendredi 5 juin, de 14h à 18h et le samedi de 9h à 18h.

Au nom de la sécurité, on met en œuvre une police des espaces : ségrégation pour certains dans des lieux de rétention, traçabilité pour d’autres afin de suivre leurs moindres mouvements, surveillance pour tous. Dans un tel monde policé où chacun serait à sa place, la « vie commune » se réduit aux échanges de communications entre espaces de paroles prescrits par avance. On est prié de parler à son tour, et pas pour ne rien dire ! C’est le règne du discours des experts.

Le problème d’une telle logique est qu’elle ne cesse de se nourrir de ses propres échecs. Car plus on pratique la ségrégation plus on découvre de nouveaux individus dangereux, plus le principe de précaution doit s’appliquer à tous. C’est la même pente qui va de l’isolement des fous à la rétention des criminels dangereux jusqu’au dépistage des très jeunes enfants qui pourraient le devenir. La police des espaces ne génère pas la sécurité, elle engendre la peur, dont elle se nourrit.

La pensée bureaucratique ne cesse de l’entériner par l’effacement des questions au profit de l’accumulation des réponses. Des chiffres, encore des chiffres. Et pour cadenasser le tout, la machinerie des procédures tatillonnes réduit l’expérience humaine aux calculs de sa comptabilité, sans le moindre reste.

A cette fiction réductrice il convient d’opposer une autre prise en compte du réel, de la tension, du conflit, de la faille, de l’impossible « vie en commun ». Non seulement l’espace de la cité n’est pas unifié, mais sa géographie est changeante. C’est un espace divisé, conflictuel et ouvert, qui ne se laisse pas circonscrire. Il y a de l’hétérogène, il y a du réel qui échappe. Ça ne parle pas nécessairement au bon moment au bon endroit : il y a des paroles folles, des retraits, des silences.

Plutôt que prétendre unifier les réponses, ne faudrait-il pas contribuer à ouvrir les questions, à les poser dans leurs formulations distinctes ? Puisqu’il y a des lieux distincts, puisqu’existent des discours différents qui ont leurs propres régimes de vérité, comment faire place dans l’espace public au singulier dont ils témoignent chacun à leur façon ? Comment, à partir d’un lieu, se faire le passeur et transmettre à d’autres le réel de l’expérience ?

Ce colloque invite à en faire cas, à partir de différents lieux de pratiques.

Intervenants : Sophie Aouillé, Roland Castro, Franck Chaumon, Patrick Faugeras, Roger Ferreri, Antoine Garapon, Frédéric Gros, Catherine Herszberg, Jean-Louis Martinelli, Bertrand Ogilvie, Michel Plon, …

Forum La nuit sécuritaire :

Vendredi soir, de 20h à 22h, se tiendra dans le même lieu et en accès libre un Forum de La nuit sécuritaire.

Lancé à partir de la pétition de « L’appel des 39 », le mouvement s’est amplifié (27 000 signatures) et donne lieu à diverses initiatives, parmi lesquelles de nombreux forums. Plusieurs intervenants sont prévus, ouvrant à un débat.

On peut consulter le site : www.collectifpsychiatrie.fr

Inscriptions en ligne : ici Bulletin d’inscription : ici

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PRATIQUES DE LA FOLIE Adresse de l’association : CMP 110 Grand’place de l’Agora 91 000 Evry Tel : 06 63 65 45 11

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