Les décès par tuberculose liés au VIH en hausse, rapporte l’OMS

Publié le 1er avril 2009 sur OSIBouaké.org

le 30-03-2009 : OMS   Organisation Mondiale de la Santé

Le nombre total de nouveaux cas de tuberculose est resté stable en 2007 et le pourcentage des nouveaux malades dans la population mondiale a légèrement baissé, comme il le fait régulièrement depuis 2004. C’est ce que révèle le dernier rapport mondial sur la lutte contre la tuberculose rendu public par l’OMS  .

Ce rapport établit par ailleurs qu’un décès par tuberculose sur quatre est lié au VIH  , c’est-à-dire une proportion deux fois plus élevée qu’auparavant. En 2007, 1,37 million de nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés chez les personnes infectées par le VIH   ainsi que 456 000 décès. Ces chiffres reflètent une amélioration de la qualité des données nationales désormais plus représentatives qui proviennent aussi d’un plus grand nombre de pays que les années précédentes.

Comme l’a souligné le Directeur général de l’OMS  , le Dr Margaret Chan, « au vu de ces conclusions, il est urgent de repérer, de prévenir et de traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH   et de soumettre à un test de dépistage du VIH   tous les malades de la tuberculose afin d’assurer la prévention, le traitement et les soins. Pour cela, il faut que les pays adoptent des programmes de collaboration plus étroite et disposent de systèmes de santé plus solides permettant de lutter contre les deux maladies ».

Forte progression du dépistage du VIH  

Le rapport fait apparaître une forte progression du dépistage du VIH   chez les personnes sous traitement antituberculeux, surtout en Afrique. Alors qu’en 2004, 4% seulement des malades de la tuberculose dans cette région avaient été soumis à un test de dépistage du VIH  , en 2007 ils étaient 37% et même plus de 75% dans plusieurs pays.

En raison du dépistage plus fréquent du VIH  , davantage de malades de la tuberculose reçoivent un traitement approprié bien qu’ils ne représentent toujours qu’une petite partie de tous ceux qui en auraient besoin. En 2007, 200 000 malades de la tuberculose VI-positifs ont reçu un traitement au cotrimoxazole pour éviter les infections opportunistes et 100 000 un traitement antirétroviral.

Pour le Directeur exécutif de l’ONUSIDA  , M. Michel Sidibe, « Nous devons éviter que les personnes vivant avec le VIH   ne meurent de la tuberculose. L’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’aide concernant le VIH   doit englober la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose. Le fait d’associer les services contre le VIH   et la tuberculose permet de sauver des vies ».

Principaux défis

La co infection tuberculose-VIH   et les formes pharmacorésistantes de la tuberculose constituent les principaux défis, selon ce rapport. En 2007, on estimait à 500 000 le nombre de personnes atteintes d’une tuberculose multi-résistante (tuberculose MR), mais moins de 1% d’entre elles recevaient un traitement conforme aux normes recommandées par l’OMS  .

Dans le contexte actuel de crise financière, le rapport fait le point sur le déficit croissant de financement. 94 pays représentant 93% du nombre total de cas de tuberculose dans le monde, ont apporté des données financières complètes pour établir ce nouveau rapport.

Il manque en 2009 quelque 1,5 milliard de dollars pour atteindre les objectifs établis par le Plan mondial du Partenariat Halte à la tuberculose. Un financement complet de ce plan permettrait de diminuer de moitié de la prévalence et les décès par tuberculose d’ici 2015 comparativement à 1990.

« Nous avons fait des progrès remarquables contre la tuberculose et contre le VIH   ces dernières années. Mais la tuberculose entraîne plus de décès chez les personnes vivant avec le VIH   que n’importe quelle autre maladie », a déclaré le Dr Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme. « La crise financière ne doit pas faire échouer le Plan mondial Halte à la tuberculose. C’est maintenant qu’il faut accroître le financement pour des interventions efficaces de prévention, de traitement et de soins dans le monde entier. »

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