ONU : renforcer les actions visant à mettre fin à l’utilisation des enfants soldats

Publié le 14 février 2009 sur OSIBouaké.org

Human Rights Watch (HRW) , 12 Fevrier 2009

New York - D’anciens enfants soldats et d’autres jeunes représentant un mouvement populaire émanant du monde entier, remettront aujourd’hui des milliers de « mains rouges » symboliques au Secrétaire général de l’ONU  , Ban Ki-moon, pour exiger une action plus énergique des dirigeants internationaux afin de mettre fin à l’utilisation des enfants soldats.

Un traité des Nations Unies interdisant le recrutement forcé ou l’utilisation d’enfants de moins de dix-huit ans dans un conflit armé, le Protocole facultatif additionnel à la Convention des droits de l’enfant, sur l’engagement des enfants dans les conflits armés, a été ratifié par 126 pays. Ce traité est entré en vigueur le 12 février 2002, une date commémorée annuellement sous le nom de « Journée de la main rouge ». Néanmoins le recours aux enfants soldats perdure dans 15 pays ou territoires, dont certains ont ratifié le traité.

« Des jeunes du monde entier ont uni leurs forces pour exprimer leur indignation devant le fait que des enfants soient encore utilisés comme combattants », a déclaré Jo Becker de Human Rights Watch, l’un des groupes ayant organisé cette campagne. « Ils veulent un engagement plus fort des dirigeants mondiaux pour mettre fin à cette pratique. »

Des jeunes ainsi que d’autres personnes d’âges divers, issus de 101 pays, ont rassemblé plus de 250 000 « mains rouges » - symbole des efforts internationaux pour mettre fin à l’utilisation des enfants soldats -dans le cadre d’une campagne mondiale de la « Journée de la main rouge ». Ils ont fabriqué des mains rouges imprimées sur du papier et des banderoles, et inscrit des messages personnels appelant à mettre un terme à l’utilisation des enfants soldats. Dans l’est de la République démocratique du Congo, où le recrutement d’enfants a connu une recrudescence dramatique depuis l’escalade des hostilités en août 2008, les enfants d’Uvira et de Goma ont rassemblé 7 000 mains rouges. Les mains rouges fabriquées par d’anciens enfants soldats de Guinée et de Côte d’Ivoire comprennent des messages appelant à aider à la réhabilitation et à la réintégration des anciens enfants soldats.

Des jeunes ont organisé des centaines d’évènements, dont des marches, des pétitions, des expositions spéciales, des programmes publics de sensibilisation dans leurs écoles, et d’autres actions pour mettre en lumière la poursuite du recours aux enfants soldats. Certains ont distribué des mains rouges aux membres de leurs congrès ou parlement.

« D’anciens enfants soldats comme moi sont encouragés par le fait d’avoir à leurs côtés des jeunes du monde entier pour défendre nos droits », a confié Yina Paola Moreno Soto, âgée de vingt ans, une ancienne enfant soldat de Colombie, qui participera à l’événement à New York le 12 février. « Nous espérons que les dirigeants mondiaux et les chefs militaires utilisant les enfants soldats y prêteront attention. »

D’anciens enfants soldats de République Démocratique du Congo et de Colombie et de jeunes militants d’Allemagne et des Etats-Unis remettront des mains rouges au Secrétaire général Ban Ki-moon à 17 heures au siège de l’UNICEF, 3 United Nations Plaza (à l’angle de 44th Street et 1st Avenue) à New York. Au nom du mouvement, ils appellent à :

Une action plus énergique des Nations Unies contre les gouvernements et les groupes armés utilisant des enfants, y compris des embargos du Conseil de sécurité sur les armes et d’autres sanctions contre les responsables de violations permanentes ;

  • La poursuite des responsables militaires qui recrutent ou utilisent les enfants soldats ;
  • La ratification universelle et la mise en application du Protocole facultatif ; et
  • Le soutien accru à la réintégration et à la réhabilitation des anciens enfants soldats.

Des manifestations publiques auront aussi lieu dans d’autres pays :

  • En Allemagne, les participants au mouvement distribueront des dizaines de milliers de mains rouges au président allemand Horst Köhler au Château de Bellevue le 12 février ;
  • En Californie, les étudiants ont demandé aux conseils municipaux d’adopter des résolutions faisant du 12 février « la Journée de la main rouge », dans leurs villes ;
  • En Belgique, les militants ont offert, le 5 février, des « mains rouges » au vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge Karel de Gucht lors d’un événement organisé au Palais des Académies de Bruxelles ;
  • En Inde, où 35 000 mains rouges ont été recueillies à travers tout le pays, les membres de cette campagne ont tenu une conférence de presse à Pune, près de Bombay.

Les actions menées par le mouvement de la Journée de la main rouge ont eu lieu en : Australie, Autriche, Belgique, Cambodge, Canada, Chine, Colombie, Côte d’Ivoire, RDC, France, Allemagne, Guinée, Inde, Irlande, Italie, Japon, Liechtenstein, Luxembourg, Madagascar, Népal, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Philippines, Pologne, Sierra Leone, Corée du Sud, Espagne, Suisse, Taiwan, Thaïlande, Turquie, Ouganda, Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Actuellement, des enfants soldats combattent dans au moins 15 pays et territoires, dont :

l’Afghanistan, la Birmanie (Myanmar), la République centrafricaine, le Tchad, la Colombie, la République démocratique du Congo (RDC), l’Inde, l’Iraq, les Territoires palestiniens occupés, les Philippines, les Somalie, le Sri Lanka, le Soudan, la Thaïlande, et l’Ouganda. Huit pays - la Birmanie (Myanmar), le Tchad, la RDC, l’Inde, le Rwanda, le Sri Lanka, le Soudan, et l’Ouganda -ont signé le traité, mais utilisent encore des enfants dans leurs forces armées ou soutiennent des groupes armés qui recrutent des enfants sur leur territoire ou dans des États voisins.

Human Rights Watch 350 Fifth Avenue, 34th Floor New York, NY 10118-3299 USA

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