Johnny Mad Dog en salle le 26 Novembre 2008

Publié le 20 novembre 2008 sur OSIBouaké.org

Johnny, 15 ans, enfant-soldat aux allures de rappeur, armé jusqu’aux dents, est habité par le chien méchant qu’il veut devenir. Avec son petit commando, No Good Advice, Small Devil et Young Major, il vole, pille et abat tout ce qui croise sa route. Des adolescents abreuvés d’imageries hollywoodiennes et d’information travestie qui jouent à la guerre...

Laokolé, seize ans, poussant son père infirme dans une brouette branlante, tâchant de s’inventer l’avenir radieux que sa scolarité brillante lui promettait, s’efforce de fuir sa ville livrée aux milices d’enfants soldats, avec son petit frère Fofo, 8 ans. Tandis que Johnny avance, Laokolé fuit... Des enfances abrégées, une Afrique ravagée par des guerres absurdes, un peuple qui tente malgré tout de survivre et de sauvegarder sa part d’humanité.

Le Réalisateur

Assistant réalisateur sur de nombreux longs métrages, Jean Stéphane Sauvaire réalise entre 2000 et 2003 trois courts métrages : La Mule, A Dios et Matalo. En 2003, il réalise Carlitos Medellin, long métrage documentaire sur les « enfants tueurs » des rues de Medellin dans une Colombie étouffée par les trafics d’armes et de drogues. Le film est sélectionné dans de nombreux festivals autour du monde et obtient en 2004 le Prix du Meilleur Film pour les Droits de l’Enfant. Johnny Mad Dog est son premier long métrage de fiction.

L’auteur

Chimiste, romancier et dramaturge congolais, Emmanuel Dongala a passé son enfance au Congo-Brazzaville, fait des études aux Etats-Unis et en France. A la fin des Années 90, son pays plonge dans la guerre civile et bascule dans le chaos, l’obligeant à partir en exil aux Etats-Unis. Il est aujourd’hui professeur de chimie à Simon’s Rock College dans le Massachussetts et professeur de littérature francophone à Brad College. Ses romans ont été traduits dans une douzaine de langues et ses pièces de théâtre montées aussi bien en Afrique qu’en Europe. « Johnny Chien Méchant », dont est tiré ce film, est basé sur son expérience de la guerre civile et de ses différentes rencontres avec des enfants soldats.

Le tournage au Libéria

Le Liberia a connu une guerre civile meurtrière qui a duré de 1989 à 2003, mobilisé environ 21 000 enfants soldats et fait 250 000 morts. Un enfant libérien sur 10 aurait été enrôlé dans l’effort de Guerre. En 2006, l’ancien président du Liberia, Charles Taylor, est inculpé par le Tribunal spécial de Sierra Léone, mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre parmi lesquels l’enrôlement d’enfants soldats. Le Liberia ne connaît la paix que depuis août 2003. C’est donc dans un pays en pleine reconstruction, aux cicatrices encore fraiches et toujours encadré par 15 000 soldats des forces de l’ONU  , que s’est déroulé le tournage de Johnny Mad Dog. Sur place, l’équipe du film a notamment bénéficié du soutien du Ministère français des affaires étrangères, de l’ONU   de la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf. Sans compter la volonté d’implication et de témoignage de la population sans laquelle rien n’aurait été possible. Mu par un désir de réalisme et d’authenticité, la quasi-totalité du casting est constituée d’anciens enfants soldats, ayant combattu aussi bien du côté des forces de Charles Taylor que du LURD, et d’enfants des rues recrutés dans les ghettos de Monrovia. C’est leur propre vécu, associé au long travail de formation d’acteurs mêlé d’improvisation, qui donne au film sa force brute quasi documentaire.

La fondation Johhny Mad Dog

La fondation Johnny Mad Dog est née avec la volonté d’apporter un encadrement et un suivi aux enfants acteurs du film. Une quinzaine d’enfants, entre douze et dix sept ans, ont été pris en charge pendant un an pour être formés au métier d’acteur, de juin 2006 à mai 2007, date de fin du tournage. Depuis, la fondation a mis en place un programme pédagogique à Monrovia, géré par un éducateur, axé autour de leur éducation et santé, avec pour mission de les aider dans leur vie quotidienne et de développer avec eux, à plus long terme, leurs projets personnels. Sa volonté est d’élargir son action aux jeunes libériens victimes de 14 ans de guerre civile en développant des programmes éducatifs et culturels comme moyen de réinsertion.

JOHNNY MAD DOG FOUNDATION

137 Broadstreet, Monrovia, LIBERIA

e-mail : contact@jmdfoundation.org

Site : www.jmdfoundation.org

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