La France renonce à extrader Marina Petrella

Publié le 12 octobre 2008 sur OSIBouaké.org

Le Monde.fr avec AFP | 12.10.08 | 7h39 | Mise à jour 9h38

Le président français Nicolas Sarkozy a renoncé à faire appliquer le décret autorisant l’extradition de l’ancienne membre des Brigades rouges Marina Petrella, assure Le Journal du Dimanche, dans son édition du 12 octobre. La décision serait justifiée par des "raisons humanitaires", affirme l’hebdomadaire.

L’Etat français "a compris qu’on ne pouvait pas donner suite à cette extradition", a déclaré dimanche son avocate, Me Irène Terrel, confirmant l’information du JDD et se félicitant d’une décision "humaine, nécessaire et légitime". Cette décision, "guidée par la raison et par le cœur", a été "notifiée samedi à Marina Petrella à l’hôpital", a ajouté l’avocate, qui l’a jugée également importante "symboliquement pour la France" où "l’humanitaire reste une valeur forte".

Un décret du gouvernement français, en date du 3 juin dernier, autorisait l’extradition de Mme Petrella vers l’Italie, où elle a été condamnée en 1992 à la perpétuité pour complicité dans le meurtre d’un commissaire à Rome en 1981. Ancienne dirigeante de la "colonne romaine" des Brigades rouges, réfugiée en France depuis 1993, Mme Petrella a été arrêtée en août 2007 dans le Val-d’Oise où elle travaillait comme assistante sociale.

Son état physique et mental n’a cessé de se détériorer depuis un an et l’ancienne brigadiste est restée incarcérée jusqu’à ce que la cour d’appel de Versailles autorise début août sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, afin de lui permettre de recevoir des soins sans être détenue. Elle est hospitalisée à l’hôpital parisien Sainte-Anne où elle est nourrie par sonde permettant "sa survie avec une alimentation minimum", selon la Ligue des Droits de l’Homme.

Les proches et soutiens de l’ancienne brigadiste de 54 ans avaient demandé au président français Nicolas Sarkozy l’application en faveur de celle-ci d’une "clause humanitaire" prévue par la convention d’extradition franco-italienne de 1957. Mme Petrella avait déposé au Conseil d’Etat un recours contre le décret autorisant son extradition. Ce recours sera examiné mercredi à 14h00 par les 2e et 7e sous-sections réunies du contentieux.

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