Côte d’Ivoire/Déchets toxiques : des sites "pas décontaminés"

Publié le 9 août 2008 sur OSIBouaké.org

Abidjan - Des sites à Abidjan où ont été déversés fin août 2006 des déchets toxiques "n’ont pas été décontaminés et continuent de menacer la santé de nombreuses personnes", a déploré vendredi un rapporteur spécial de l’ONU  , évoquant une "priorité" pour le gouvernement ivoirien.

"Presque deux ans se sont écoulés depuis lors et cependant, ces sites n’ont toujours pas été décontaminés et continuent de menacer la vie et la santé de dizaines de milliers d’habitants appartenant à toutes les couches sociales d’Abidjan", a déclaré M. Okechukwu Ibeanu, le rapporteur spécial de l’ONU   sur les conséquences néfastes des mouvements et déversements illicites de produits et déchets toxiques.

M. Ibeanu a bouclé une mission de quatre jours à Abidjan pour d’étudier l’impact du déversement, en plein air sur une quinzaine de sites autour d’Abidjan, des déchets toxiques faisant 16 morts et intoxiquant plus de 100.000 personnes.

Il a rencontré des ministres et fonctionnaires ivoiriens, des représentants d’institutions spécialisées de l’ONU   et de la société civile ainsi que des victimes du déversement de déchets toxiques.

"Les victimes que j’ai rencontrées continuent de souffrir de céphalées, de lésions cutanées, d’affection ORL et de troubles digestifs" a indiqué M. Ibeanu se disant particulièrement préoccupé par "la situation des femmes".

"Elles (les femmes) se plaignent d’une augmentation du nombre de naissances prématurées, de ménopauses prématurées et de fausse-couches depuis les déversements", a-t-il souligné.

"Le gouvernement m’a fait savoir qu’il ne dispose pas de capacités techniques nécessaires au nettoyage et à la décontamination opportune des décharges. Voilà qui devrait être la priorité des priorités", a annoncé le rapporteur onusien.

Plusieurs milliers de tonnes de déchets et substances contaminées resteraient à collecter sur la quinzaine de sites où les produits toxiques avaient été déversés. La société française Trédi avait commencé ces travaux de dépollution avant d’arrêter fin mars 2007, faute "d’autorisation administrative".

AFP / 08 août 2008 20h03

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