Croix-Rouge : La FISCR veut renforcer le soutien aux enfants victimes du sida
Publié le 15 juin 2005 sur OSIBouaké.org
JOHANNESBURG - La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR) a averti mercredi de l’imminence d’un désastre en Afrique sud-saharienne, faute de soutien suffisant aux enfants rendus vulnérables par la pandémie du sida .
Cette alerte concerne notamment les quelque 12 millions d’entre eux orphelins d’un ou deux parents à cause de la maladie.
A la veille de la Journée de l’enfant africain, la fédération a annoncé son intention de "renforcer massivement" son aide à ces enfants vulnérables, en appelant toutes les parties prenantes - gouvernements, ONG, secteur privé - à se mobiliser et faire en sorte "que ces enfants aient accès à des services de base : nourriture, santé, éducation, abri, vêtements et protection".
"La viabilité de certains Etats d’Afrique australe est en jeu", a lancé la déléguée pour l’Afrique australe de la fédération, Françoise Le Goff, devant les représentants des dix sociétés de la Croix-Rouge qui participent à Johannesburg, au lancement de la campagne "Nos enfants, Notre Futur".
Selon l’organisation, le nombre d’orphelins du sida - 12,3 millions en Afrique sub-saharienne, dont 4,132 en Afrique australe (deux millions au total en Afrique du Sud et au Zimbabwe) - pourrait doubler d’ici à 2010.
"Les chiffres sont terribles... Un tsunami silencieux est en train d’emporter toute une génération, laissant des millions d’enfants en danger", a ajouté Mme Le Goff.
Les sociétés nationales de la Croix-Rouge, déjà engagées dans le soutien et l’aide à domicile aux personnes contaminées et à leurs familles, ont décidé "d’être la voix" de ces enfants et d’intensifier leurs actions, notamment de prévention.
Mais elles se sont également engagées "à se battre pour l’accès aux anti-rétroviraux pour ceux en ayant besoin". "Nous garderons les parents vivants aussi longtemps que possible", a expliqué Mme le Goff, en indiquant qu’un programme de distribution d’ARV gratuits avait été lancé dans trois pays pilotes : Namibie, Zambie, Zimbabwe.
Les différents orateurs ont souligné le danger de perdre "la force de travail de demain", soulignant que "l’épidémie avait déjà un impact sur les activités économiques, les structures sociales, l’éducation (...) dans les communautés sévèrement touchées".
Ils ont aussi longuement évoqué, témoignages à l’appui, les souffrances et traumatismes subis par ces enfants, "rendus vulnérables par le virus, vivant dans une pauvreté abjecte, abusés, torturés voire tués" faute de protection.
"Dans certaines familles il n’y a désormais plus que des enfants, dans d’autres les enfants doivent s’occuper de leurs parents mourants", a dit Jennifer Inger, déléguée régionale pour l’Afrique australe pour le HIV et le sida , dans une vidéo présentée aux délégués.
Environ 20% des foyers avec enfants en Afrique australe ont la charge d’un ou plusieurs orphelins - également souvent pris en charge par leurs grands-mères (plus de 50% des orphelins sud-africains, plus de 60% en Namibie).
(©AFP / 15 juin 2005 13h30)