Conférence sur le sida : débauche de couleurs au "village global"

Publié le 5 août 2008 sur OSIBouaké.org

Mexico - Des fleurs en plastique jaune et rouge, des squelettes mexicains qui se balancent, des préservatifs bariolés : le "village global", en marge de la Conférence mondiale sur le sida  , accueille les associations dans une débauche de couleurs et de gaieté.

A deux pas du centre de conférences, près de 150 stands s’abritent sous de grandes tentes blanches dressées au milieu de l’anneau de "l’hippodrome des Amériques", où des chevaux s’entraînent, impassibles.

Dans la tradition mexicaine, une famille de squelettes endimanchés, en papier mâché, accueille le visiteur, lui tendant le journal de la conférence. Un autre squelette pend le long d’un "aminitas", petit autel chilien édifié en souvenir d’un mort.

Quatre-vingts stands sont tenus par des associations : "Communauté internationale de femmes vivant avec le sida  ", "Travailleuses du sexe", "Des perles pour la vie", "Sauvez les enfants de Papouasie-Nouvelle Guinée", un pays durement touché par le virus.

Au stand d’Act-up Paris, de grandes affiches proclament : "Silence=mort". Sur celui de Housing Works, une ONG de New York, on demande à Barack Obama, candidat démocrate à la présidentielle américaine, de "présenter une stratégie pour mettre un terme au sida  ".

Partout des photos, qui racontent par exemple la route des femmes abandonnées vers la prostitution. Des peintures aussi : une jeune Thaïe représente le virus "heureux de tenir les globules blancs dans ses mains". Une fillette de 12 ans a fait son autoportrait en larmes quand son père lui apprend qu’elle est séropositive.

"Sans préservatif, je serais déjà mort", dit une affiche d’un stand péruvien. Le préservatif est d’ailleurs le roi du village, de toutes les couleurs et distribué sur des dizaines de stands, et que l’on peut porter en broche ou en sautoir.

Sur des "places de marché", des malades peuvent vendre des objets qu’ils ont fabriqués. Un "jardin scientifique" côtoie un "salon littéraire" bondé où l’on parle "sexualité et VIH  ".

Un "coin pour discuter" accueille ici des peuples indigènes, là des femmes. Sur le mur, une affiche où un homme dit à un autre : "Tu sais, c’est très négatif de toujours me voir comme positif".

La gaieté ruisselle. "L’amour, c’est gai, et le virus ne tue pas l’amour", explique une jeune fille.

Dans le stand des jeunes pendent des banderoles invitant au respect des droits de chacun. Un grand tableau en papier blanc suggère : "Exprimez-vous". "Le VIH  -sida  , si quelqu’un l’a, c’est le problème de tous", dit un message. "Je suis heureux d’être homosexuel", dit un autre.

Sur un mur sont exposés des exemples du "jargon sida  " : "réduction des risques", "prévalence du virus", "prévention positive", "charge virale", "couples sérodifférents"...

Des membres de la "Force des jeunes" accueillent les visiteurs. Aran, un Mexicain, explique : "la +Force des jeunes+ se constitue pour chaque conférence, et disparaît entre deux". Sur son tee-shirt est inscrit : "Près de 50% des nouvelles infections au VIH   arrivent aux jeunes".

Le secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki-moon est venu lundi soir leur faire une rapide visite, pour les assurer de son "total soutien". Les jeunes lui offrent un tee-shirt couleur fuchsia -qu’il n’enfile pas. En revanche il frappe dans ses mains avec eux quand un groupe danse en chantant : "Le virus et le sida  , on peut les battre, c’est notre responsabilité, tous ensemble on peut les battre !".

AFP / 05 août 2008

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