Les Etats-Unis lèvent l’interdiction de séjour des personnes séropositives

Publié le 22 juillet 2008 sur OSIBouaké.org

Johannesbourg, 21 juillet 2008 (PLUSNEWS)

L’annonce de la décision du Sénat américain d’abroger la loi interdisant l’entrée sur le territoire aux visiteurs et immigrants vivant avec le VIH   a été largement saluée comme une étape importante dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

Le 16 juillet, le Sénat a adopté la reconduction du Plan d’urgence du président George Bush contre le sida   (PEPFAR  ), qui a également amendé la Loi sur l’immigration pour lever l’interdiction de voyage et d’immigration des non-résidents séropositifs.

La législation adoptée par le Sénat entérine le déblocage de 48 milliards de dollars sur cinq ans pour financer la lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme.

L’Envoyée spéciale des Nations Unies sur le sida  , Elizabeth Mataka, a salué cette décision, soulignant que cette dernière avait mis du temps à venir.

« Je pense que les pays devraient voir le VIH   et le sida   comme une épidémie qui ne connaît aucune frontière d’aucune sorte », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews. « Les pays devraient reconnaître que le monde est devenu un village global, et qu’empêcher les personnes séropositives [de voyager] est contre-productif ».

Le Programme commun des Nations Unies sur le sida  , ONUSIDA  , a décrit la décision du Sénat comme une « étape majeure de la poursuite de ses engagements dans la réponse mondiale au sida   ».

La décision du Sénat apparaît comme un vote de confiance, prouvant que les investissements passés et actuels dans des programmes bilatéraux et multilatéraux fonctionnent.

Dans un communiqué, l’International AIDS society (IAS), organisatrice de la Conférence internationale sur le sida   qui se déroule tous les deux ans, a applaudi le vote du Sénat, mais a appelé d’autres pays « avec des politiques discriminatoires et des lois restreignant l’entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH   à suivre le mouvement ».

Dans le monde, 67 pays sont toujours dotés de lois diverses liées au VIH  , qui imposent des restrictions sur l’entrée, le séjour ou la résidence des personnes séropositives, selon une base de données mondiales sur les restrictions de voyage liées au VIH  , élaborée par l’IAS et ses partenaires.

Selon Mme Mataka, les pays possédant des politiques d’immigration discriminatoires nient aux personnes vivant avec le virus leurs droits humains les plus élémentaires. « Il faut envisager le sida   d’un point de vue des droits humains, et en conservant ces lois, nous violons le droit des gens à [la liberté de] mouvement », a-t-elle estimé.

L’IAS, une association de professionnels du VIH   qui compte plus de 11 000 membres dans le monde, dénonçait le « barrage lié au VIH   pour l’entrée aux Etats-Unis » depuis 1990, et n’organise pas ses conférences biennales dans les pays qui restreignent l’entrée aux personnes vivant avec le VIH  /SIDA  .

« Nous sommes impatients de voir cette disposition transformée en loi, au moment où le mouvement mondial pour réduire le fardeau du VIH   progresse », a dit Pedro Cahn, le président de l’IAS.

[IRIN/PlusNews produira des reportages quotidiens sur la XVII Conférence internationale sur le sida  , organisée par l’IAS début août au Mexique]

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