Répression policière visant les personnes affectées par le VIH/sida en Egypte

Publié le 8 mai 2008 sur OSIBouaké.org

En Egypte, la répression s’intensifie contre les personnes soupçonnées d’être séropositives au VIH  . Elle a été dénoncée par 117 ONG le 7 avril 2008 dans une lettre adressée au ministère de la Santé et au Syndicat des médecins égyptiens à l’initiative d’Amnesty International et de Human Rights Watch.

Depuis octobre 2007, la police du Caire a incarcéré 12 hommes soupçonnés d’être séropositifs au VIH  . Tous ont été inculpés de « pratique habituelle de la débauche », infraction qui désigne dans le droit égyptien les relations homosexuelles entre hommes consentants. L’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, organisation installée au Caire, a trouvé dans le dossier de l’un ces hommes un document du ministère de la Santé et de la Population intitulé "Questionnaire destiné aux patients infectés par le VIH  /sida  ". Par ailleurs, les médecins du ministère de la Santé ont soumis tous les détenus à un test obligatoire de dépistage du VIH   sans leur consentement. Un procureur a informé l’un d’entre eux qu’il était séropositif au VIH   en ces termes : « Les gens comme vous devraient être brûlés vifs. Vous ne méritez pas de vivre. »

Tous ceux dont la séropositivité a été révélée ont été enfermés dans des hôpitaux, enchaînés à leur lit pendant des mois. Le 13 janvier 2008, un tribunal du Caire a déclaré quatre de ces hommes coupables de « pratique de la débauche » et les a condamnés à une peine d’un an d’emprisonnement. Le 2 février, ce jugement a été confirmé en appel. Le 4 mars 2008, au Caire, le ministère public a mis en accusation cinq autres hommes, inculpés de « pratique habituelle de la débauche », qui seront jugés le 9 avril.

Dans une lettre, 117 organisations du monde entier travaillant dans le domaine de la santé et des droits humains ont condamné ces mesures, ainsi que la participation du personnel médical. Elles ont rappelé au ministère de la Santé égyptien que la pratique de tests de dépistage du VIH   sans le consentement des intéressés, ainsi que les mesures de discrimination, d’arrestation arbitraire ou les mauvais traitements infligés à des personnes en raison de leur séropositivité au VIH  , s’inscrivent en violation des garanties internationales relatives aux droits fondamentaux.

Les organisations signataires de cette lettre se répartissent sur 41 pays, sur les six continents. Il s’agit d’organisations nationales et internationales qui travaillent dans le domaine de la santé et des droits humains, et défendent les droits des personnes vivant avec le VIH  /sida  . Voici la liste des pays représentés : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Argentine, Australie, Belgique, Bélize, Brésil, Burundi, Cameroun, Canada, Colombie, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Espagne, États-Unis, France, Grenade, Guyana, Inde, Iran, Italie, Jamaïque, Kenya, Lettonie, Lituanie, Mexique, Maroc, Nigéria, Philippines, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Suisse, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Tunisie, Turquie, Ukraine et Vénézuéla.

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