Identités sans frontières - Festival de cinéma d’Attac - du 2 au 8 avril 2008 à Paris (7 Parnassiens)

Publié le 31 mars 2008 sur OSIBouaké.org

Le festival de cinéma 2008 d’ATTAC a pour thème « Identités sans frontières » (avec un sous-titre : « Pour parler d’immigration autrement »). Le Gisti en est partenaire. Il y a 41 films et 8 débats à l’affiche de la manifestation, qui aura lieu Reconduite à la frontière, centres de rétention, immigration choisie, tests génétiques en vue d’un regroupement familial, autant de mots d’un vocabulaire désormais banalisé en France qui témoignent de l’instauration progressive d’une « xénophobie d’État », jouant insidieusement des penchants xénophobes dispersés dans le corps social.

Partout, en Europe et ailleurs, les nations dressent des murs contre la libre circulation des hommes alors qu’elles ont su, à certains moments de leur Histoire, inventer des droits nouveaux tel le droit d’asile. En renonçant à ce progrès universellement reconnu, elles font régresser l’Humanité tout entière.

Face à ces inquiétantes dérives, la 6e édition du festival « Images mouvementées » entend approfondir les nombreuses questions que suscitent le renforcement actuel des frontières et le renouveau d’une xénophobie institutionnalisée.

La brutalité des changements imposés par la mondialisation économique et financière et par l’instabilité politique durable de certaines régions du monde conduit des hommes chaque année plus nombreux à se rapprocher de zones géographiques plus prospères et moins tourmentées. Ils y sont désormais rejoints par les premiers réfugiés climatiques. Ces mouvements migratoires, guidés la plupart du temps par le désespoir, poussent les nations riches à fermer leurs frontières et à sélectionner les « bons » migrants, au lieu de tenter de renouveler les schémas de l’organisation sociale du monde.

L’avenir du « vivre ensemble » des hommes et des peuples passe notamment par le renforcement des sciences humaines et sociales quand la logique du « tout économique » et le discours politique vulgaire les disqualifient chaque jour davantage. En mêlant les paroles des sociologues, des anthropologues, des historiens, des juristes et des acteurs de la résistance à la xénophobie et au racisme, le festival « Images mouvementées » tentera de montrer que la diversité des cultures subsiste malgré l’uniformité à laquelle pousse la mondialisation des échanges marchands, et qu’à travers l’acceptation de l’Autre dans sa différence, c’est l’Humanité dans son ensemble qui retrouve sa dignité.

Au retour idéologique de « l’identité nationale » en France, opposons la richesse des identités sans frontières.

« Identités sans frontières », pour parler d’immigration autrement.

Le festival Images mouvementées se saisit pour sa 6e édition d’un sujet brûlant tout en gardant la tête froide et l’esprit vigilant.

Parce que nous nous refusons à considérer l’immigration comme un problème, nous vous proposons d’approfondir la question pour mieux déconstruire les théories officielles, les analyses superficielles.

Examinons cette France pleine de paradoxes, où un enfant d’immigré se fait élire en crachant sur l’immigration, où ce sont les politiques qui soufflent son texte au racisme ordinaire, où on dépense plus d’énergie à protéger des frontières que des êtres humains.

Une quarantaine de films, huit débats, autant d’occasions de s’extirper de la xénophobie ambiante et de réfléchir ensemble, autour d’une programmation cinématographique de qualité.

Nicolas Klotz, Ken Loach, Avi Mograbi, Charlie Chaplin, Chris Marker, Alain Resnais,… Les grands noms du cinéma côtoient des réalisateurs moins connus, à découvrir d’urgence.

À l’occasion des débats, nous nous demanderons si la nature humaine nous prédispose au racisme et comment nos gouvernants distillent une dangereuse xénophobie, mettant l’identité nationale en ministère comme on met en boîte un camembert, jetant des phrases-choc en pâture à des esprits pas encore décolonisés, utilisant l’étranger comme un commode bouc émissaire.

Nous verrons également pourquoi venir en France ou en Europe est devenu un véritable parcours du combattant pour qui veut échapper à la misère ou sauver sa vie ; avec quelle violence l’immigration est réprimée, comme s’il s’agissait d’un crime ; comment la dignité humaine est trop souvent bafouée, dans une indifférence presque générale.

Éteignons les télévisions. Partageons le cinéma et la réflexion.

Pour faire de la convivialité un art de penser et dépasser des frontières artificielles.

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