Centrafrique : Paris envoie 300 soldats en renfort après la fuite de Bozizé

Publié le 31 mars 2013 sur OSIBouaké.org

Le Monde.fr avec AFP et Reuters - 25.03.2013

Le chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, qui s’est autoproclamé président de la Centrafrique après avoir renversé le président en exercice François Bozizé, a assuré dimanche à Radio France internationale qu’il respecterait les accords de paix de Libreville signés en janvier.

"Nous resterons toujours dans l’esprit de Libreville", a-t-il promis, affirmant qu’il garderait à son poste l’actuel premier ministre du gouvernement d’union nationale, Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à Bozizé, et qu’il organisera des élections "libres et transparentes d’ici trois ans". "Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières, nous sommes venus pour tous les Centrafricains", a-t-il conclu.

Les rebelles de la Séléka ont pris le contrôle dimanche de la capitale, Bangui, après que le président du pays, François Bozizé, eut déserté la ville. Son départ a été confirmé par Paris dimanche. François Bozizé a préféré gagner la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé un de ses conseillers. La RDC a sollicité l’aide du Haut-Commissariat de l’ONU   aux réfugiés (HCR) pour transporter la famille du président centrafricain, a indiqué un représentant des Nations unies.

PARIS PREND NOTE

Paris a pris note du départ du président Bozizé. "Dans ces cicrconstances, nous appelons tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue", a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay. Selon lui, des pillages sont signalés à Bangui. "Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes [en République centraficaine] et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum", a précisé le porte-parole. Plusieurs centaines de militaires français se trouvent actuellement en Centrafrique, où ils sécurisent notamment l’aéroport de Bangui. Environ 300 soldats supplémentaires ont été envoyés en renfort des 200 soldats déjà sur place, a fait savoir dimanche l’état-major des armées.

WASHINGTON "TRÈS INQUIET"

Les Etats-Unis se sont dits dimanche "profondément inquiets par la détérioration de la sécurité" en Centrafrique, et ont appelé les rebelles de la coalition à respecter les accords de Libreville sur une sortie de crise. "Nous appelons de manière urgente la direction de la Séléka, qui a pris le contrôle de Bangui, à rétablir la loi et l’ordre dans la ville et à remettre en route les services de distribution d’eau et d’électricité", a affirmé la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland, dans un communiqué. Washington se dit également "très inquiet" de la dégradation de la situation humanitaire et par "les informations crédibles et nombreuses faisant état d’atteintes aux droits de l’homme, à la fois par les forces de sécurité et par les combattants Séléka".

SCÈNES DE PILLAGE

Profitant de l’anarchie régnante, des hommes armés, des rebelles mais aussi sans doute des brigands ou membres des forces de l’ordre en civil, ont procédé à des pillages de magasins, de maisons particulières et de voitures. La population prenait ensuite le relais, ont rapporté des témoins dans divers endroits de la capitale.

Les rebelles avaient commencé à entrer dans la capitale samedi en fin d’après-midi après avoir repris les armes la veille. La rébellion avait lancé une offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui.

Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale composé du camp Bozizé, de l’opposition et de la rébellion. Arguant du non-respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition après la prise de Bangui.


Centrafrique : de nombreux pillages à Bangui par lemondefr

Encadré : Des militaires sud-africains tués à Bangui

Plusieurs militaires sud-africains déployés en République centrafricaine ont été tués dans des combats avec les rebelles. "Nous ne pouvons confirmer aucun chiffre", a indiqué le brigadier-général Xolani Mabanga, alors que d’autres sources évoquent un bilan d’au moins six militaires sud-africains tués.

Des sources non confirmées indiquent que le bilan des tués s’élèverait à neuf personnes, selon la radio publique SAFM, qui précise que les combats ont eu lieu à un check-point aux abords de Bangui et qu’il y a eu aussi des blessés. L’Afrique du Sud a déployé 200 hommes en janvier en Centrafrique afin d’assister le gouvernement de Bangui, dont le président François Bozizé est désormais en fuite. – (Avec AFP.)


Centrafrique : Bozizé en fuite, la France se mobilise

Afrik.com - dimanche 24 mars 2013 - par Sébastien Badibanga - Le président centrafricain François Bozizé est en fuite. La France, qui a envoyé samedi 200 militaires pour sécuriser l’aéroport de Bangui, la capitale, vient de dépêcher 150 hommes supplémentaires. Portant à 350 le nombre de militaires français déployés en renfort en Centrafrique.

La France envoie 350 soldats en renfort. En clair, 200 militaires français ont été envoyés samedi, et 150 autres ce dimanche. Ces troupes françaises doivent « assurer la protection des ressortissants français et étrangers présents en Centrafrique », rapporte LePoint.fr citant une source proche du dossier. Les autorités françaises ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des nations unies.

Les rebelles du Séléka contrôlent depuis ce dimanche 24 mars le palais présidentiel et Bangui. Des scènes de pillage ont été constatées dans la capitale centrafricaine, ont indiqué des témoins à l’AFP.

Bozizé en RDC

Selon un proche conseiller, François Bozizé se serait réfugié en République démocratique du Congo (RDC), où il a demandé le soutien de l’ONU  . Son porte-parole, Gaston Mackouzangba annonce que les rebelles du Séléka contrôlent tous les points stratégiques de Bangui.

Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé la fuite du président centrafricain. « Dans ces circonstances, nous appelons tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, fait savoir LeMonde.fr. Et d’ajouter : « Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum ».

Tout a commencé ce matin lorsque des tirs nourris ont été entendus autour du palais présidentiel. Les combats ont opposé les rebelles du Séléka aux Forces armées de la Centrafrique (Faca) et militaires Sud-Africains. Jeudi et vendredi, les combattants de la rébellion ont notamment repris les villes stratégiques de Bossangoa (le fief du président) et Damara (à 75 kilomètres de Bangui). Ils accusent le président centrafricain François Bozizé de ne pas avoir respecté les accords de paix de Libreville (Gabon).

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