Le sida aurait fait son apparition dès 1880

Publié le 5 octobre 2012 sur OSIBouaké.org

New York, Malcolm Ritter, Associated Press, le 01 octobre 2008 - Le virus du sida   était peut-être présent dans la population humaine dès les années 1880, soit depuis plus longtemps que ne le pensaient les chercheurs, selon une nouvelle étude américaine publiée jeudi par la revue Nature.

Jusqu’à présent, les scientifiques faisaient remonter aux années 1930 l’origine du virus de l’immunodéfience humaine. Le VIH   n’est devenu un problème de santé publique qu’en 1981, deux ans avant son identification en 1983 par les professeurs Luc Montagnier (France) et Robert Gallo (États-Unis), premiers à décrire et isoler le virus. L’épidémie a fait plus de 28 millions de morts depuis 1981 et selon les derniers chiffres des Nations unies, quelque 33 millions de personnes vivent avec le VIH   dans le monde.

D’après Michael Worobey, chercheur de l’Université de l’Arizona et un des auteurs de l’étude publiée dans Nature, des analyses génétiques permettent aujourd’hui d’estimer que le VIH   est apparu dans la population humaine entre 1884 et 1924.

La communauté scientifique estime aujourd’hui que la présence du VIH   chez l’homme résulte d’une transmission inter-espèces d’une variante du virus (SIV), du chimpanzé à l’homme, vraisemblablement par la chasse et la consommation en Afrique de viande infectée.

Selon Michael Worobey, la croissance des ville africaines à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, comme par exemple Kinshasa (République démocratique du Congo), a vraisemblablement permis au virus de commencer à se répandre. Les villes, avec leurs concentrations de populations, et la prostitution, « sont idéales pour un virus comme le VIH  , en lui donnant plus d’occasions de se transmettre d’une personne infectée à une autre », résume-t-il.

La découverte d’un échantillon du virus VIH   prélevé sur une femme à Kinshasa en 1960 a été capitale, explique M. Worobey. Il n’existait qu’un seul autre échantillon remontant avant 1976 : il a été découvert en 1959, également à Kinshasa.

Les chercheurs se sont appuyés sur le fait que le virus du sida   mute rapidement. Avec le temps, deux souches provenant d’un ancêtre commun deviennent donc de moins en moins semblables. Ceci a permis aux scientifiques de « remonter le temps ». Ils ont procédé à l’analyse génétique des deux souches de 1959 et 1960, et les ont comparées à une centaine d’échantillons récents, pour observer les mutations intervenues. La fourchette la plus probable pour l’apparition du virus dans la population humaine est la période 1884-1924, précise Michael Worobey.

« Ce n’est pas un changement monumental, mais cela signifie que le virus a circulé hors de notre portée radar plus longtemps que nous ne le pensions », dit-il. Cette nouvelle étude constitue « clairement un progrès » et permet d’affiner les connaissances sur le virus, a déclaré le Dr Anthony Faucy, directeur de l’Institut national des maladies allergiques et infectieuses à Bethesda (Maryland), organisme qui a contribué au financement des travaux.

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