Afrique de l’Ouest : l’épidémie de choléra prend de l’ampleur
Publié le 23 août 2012 sur OSIBouaké.org
Destination Santé - 23 août 2012 - Depuis février dernier, une épidémie de choléra sévit dans l’Ouest de l’Afrique, précisément en République de Guinée et en Sierra Leone. Plus de 13 000 patients ont déjà été hospitalisés d’urgence à Conakry et à Freetown, capitales respectives des deux pays. Et au moins 250 morts auraient déjà été recensés. Selon l’ONG Médecins sans frontières, « l’épidémie risque de continuer avec la saison des pluies ».
La République de Guinée et la Sierra Leone partagent un foyer endémique le long de la côte Atlantique. Dans un communiqué, MSF explique que « ce ‘choléra des plages’ a déjà fait de 250 morts. Grâce au réservoir aquatique, le long de la côte, le ‘vibrio cholerae’ bénéficie de bonnes conditions pour survivre et éventuellement infecter la population ».
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS ), « depuis le début de l’année, plus de 11 000 cas de choléra ont été recensés en Sierra Leone. Dont plus de la moitié (5 706) depuis début août. A ce jour, 216 décès ont été enregistrés, et deux nouveaux districts (Bonthe et Kono) ont été infectés. Au total, 10 des 13 districts du pays sont désormais touchés ». Pour Ernest Bai Koroma, le président, le pays fait face à une « crise humanitaire ».
« Une fois les personnes infectées par l’eau et/ou la nourriture, la propagation de la maladie est amplifiée par des pratiques hygiéniques déficientes, un manque de latrines et un réseau d’assainissement des eaux usées inefficace » rappelle MSF . « Il est primordial d’améliorer les mesures d’hygiène et de sensibiliser la population pour éradiquer la maladie ».
En partenariat avec MSF , l’UNICEF et l’OMS , le ministère de la Santé de Sierra Leone a mis en œuvre un système de surveillance et de prévention : enquêtes épidémiologiques, prise en charge des cas dans les centres de traitement, contrôles sanitaires…
Pour Charles Gaudry, chef de mission pour MSF en Guinée, si la vaccination contre la maladie peut constituer une partie de la réponse à une flambée épidémique, « la seule solution à long terme pour contrôler le choléra implique un travail en profondeur sur les infrastructures sanitaires et les réseaux d’approvisionnement en eau potable ».