Au Cambodge, un nouveau juge au tribunal des Khmers rouges

Publié le 31 juillet 2012 sur OSIBouaké.org

Asie Info - Arnaud Roux - 2 Aout 2012 - L’Américain Mark Harmon sera le troisième juge d’instruction à occuper ce poste en seulement neuf mois. Ses deux prédécesseurs, découragés, avaient démissionné.

Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), le tribunal parrainé par l’Organisation des nations unies qui juge les responsables khmers rouges pour la période 1975-1979 au Cambodge, a annoncé le 30 juillet la nomination du nouveau juge d’instruction international pour enquêter sur des dossiers controversés qui ont déjà poussé deux magistrats à la démission. Le poste était vacant depuis trois mois. Contrairement à son prédécesseur désigné par l’ONU  , la nomination de Mark Harmon, qui a servi pendant 17 ans comme procureur au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye, a été approuvée par le gouvernement de Phnom Penh, a indiqué le tribunal dans un communiqué.

« Son affectation permettra aux CETC de poursuivre leur mission fondamentale consistant à traduire en justice les responsables des crimes commis pendant la période du régime du Kampuchea démocratique », a-t-il ajouté. Le juge américain reprendra la lourde charge d’enquêter sur les cadres du régime de Pol Pot qui a fait quelque deux millions de morts. Ses deux prédécesseurs, l’Allemand Siegfried Blunk et le Suisse Laurent Kasper-Ansermet avaient fait les frais de la violente polémique suscitée par l’ouverture de deux affaires supplémentaires visant cinq autres cadres khmers rouges, en plus de ceux déjà jugés ou dont le procès est actuellement en cours. Ils avaient démissionné devant les pressions et les tensions entre Phnom Penh et l’ONU  .

Nuon Chea, Ieng Sary et Khieu Samphan, les trois plus hauts responsables encore vivants du régime khmer rouge, sont actuellement jugés pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. En février, Duch, l’ancien directeur du centre de détention S-21 où ont péri entre 16000 et 20000 personnes, avait été condamné en appel à la réclusion criminelle à perpétuité.

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