Ukraine : l’industrie du sexe mise sur l’Euro-2012

Publié le 24 mai 2012 sur OSIBouaké.org

AFP - Kiev - 22 Mai 2012 - L’industrie du sexe en Ukraine compte multiplier ses recettes à l’occasion de l’Euro-2012, une compétition synonyme d’affluence de clients étrangers, mais des ONG rappellent que ce pays est le plus touché d’Europe par le virus du sida  .

Les prostituées de Kiev se préparent activement à l’Euro-2012, qui aura lieu du 8 juin au 1er juillet en Ukraine et en Pologne, assure un site ukrainien offrant des services sexuels.

Certaines vont jusqu’à étudier l’histoire des pays participant à l’Euro-2012 et des notions de football afin d’attirer davantage de clients, renchérit le site, confirmant les craintes du groupe féministe ukrainien FEMEN qui a multiplié ses actions de protestations dénudées contre le tourisme sexuel pendant le championnat.

Malgré l’illégalité de la prostitution en Ukraine, cette ex-république soviétique compte entre 52.000 et 83.000 prostituées, dont quelque 11.000 à Kiev, selon des estimations de la branche ukrainienne de l’ONG internationale Alliance VIH  /Sida  .

Les trois autres villes-hôtes ne sont pas en reste : à Donetsk et Kharkiv (est), il y en a plus de 3.000 et à Lviv, située à une soixantaine de kilomètres de la frontière polonaise, près de 2.500, selon la même source.

Travaillant dans une maison close aménagée en cachette dans un appartement de Kiev, Natacha, une prostituée de 24 ans, espère trouver suffisamment de clients pour pouvoir s’acheter une voiture, même si elle admet que les fans seront absorbés par la compétition.

Tous les hommes sont pareils

Tous les hommes sont pareils et pour eux le foot et la bière sont le plus important, mais ils ne vont quand même pas passer toute la nuit à boire de la bière, dit-elle lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP.

Nombre de prostituées vont de plus augmenter leur tarifs pendant la compétition, relève Olena Tsoukerman, qui dirige l’ONG Legalife défendant les droits de ces femmes.

Chez les filles VIP, qui parlent des langues étrangères, et dont les services coûtent actuellement entre 100 et 200 euros l’heure, les tarifs peuvent doubler, voire tripler, assure-t-elle.

D’autant plus que selon elle, des policiers corrompus, couvrant les maisons closes, ont eux aussi doublé et parfois même triplé le prix de leur pots-de-vin ; des propos confirmés par plusieurs prostituées sous couvert d’anonymat.

L’Ukraine est actuellement le pays le plus touché d’Europe par le virus du sida  , avec une prévalence du VIH   parmi les adultes de 0,54%, selon les dernières estimations de l’Alliance VIH  /Sida  .

Sans surprise, les prostituées figurent parmi les groupes les plus affectés : 24% d’entre elles sont séropositives à Kiev, et près de 38% à Donetsk, selon une étude réalisée en 2011 par cette organisation.

Interrogées par l’AFP, plusieurs prostituées et maisons closes à Kiev ont assuré être conscientes du risque et utiliser des préservatifs, mais cette pratique est loin d’être la règle.

Ainsi, seulement 60% des prostituées excluent catégoriquement tout rapport sexuel sans préservatif, selon des chiffres préliminaires de l’ONG.

D’autres sont prêtes à s’en passer notamment contre un paiement supplémentaire, selon cette même source, qui ne précise pas encore de chiffres, l’étude n’étant pas achevée. Mais dans un précédent rapport publié en 2010, elle indiquait que cela concernait 22% d’entre elles.

Et pour ne rien arranger 90% des clients proposent de ne pas se servir du préservatif, rapporte Irina, une ancienne prostituée.

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