OSI soutient la déclaration de la société civile concernant les négociations brésiliennes pour l’obtention de licences volontaires pour des médicaments antisida

Publié le 7 mai 2005 sur OSIBouaké.org

Nous avons répondu à l’appel des activistes brésiliens en signant cette lettre ouverte. Paris, le 7 mai 2005.

Ces quatre dernières années, le Brésil a annoncé en de nombreuses occasions être prêt à octroyer des licences obligatoires pour des médicaments utilisés dans le programme brésilien de lutte contre le sida  . Mais jusqu’ici, il n’en a rien fait, bien que le budget de son programme de lutte contre le sida   se révèle être de plus en plus insuffisant.

Aujourd’hui 80% du budget du programme national de lutte contre le sida   consacré à des antirétroviraux sont dépensés pour l’achat de médicaments brevetés importés, dont 70% pour l’achat de quatre médicaments brevetés, Lopinovir/Ritonovir, Tenefocir, Efovirenz et Nelfinovir. Les compangies brésiliennes publiques et privées ne produisent que 7 des 16 médicaments utilisés dans la trithérapie, tout en ayant la capacité de produire tous les médicaments dont a besoin le Brésil.

Depuis le 15 mars 2005, le Ministre de la santé négocie afin d’obtenir une licence volontaire d’Abbott, Gilead et Merck respectivement, pour Lopinovir/Ritonovir, Tenofovir et Efavirenz. Ce jour-la, le Ministre de la santé a adressé un ultimatum à Abbott, Gilead et Merck pour le transfert aux laboratoires d’Etat du Brésil de la technologie permettant de produire ces médicaments. Si les compagnies refusaient de le faire sur une base volontaire, une licence obligatoire serait octroyée. Dans les deux cas, une redevance serait versée aux détenteurs de brevets.

Trois semaines après la date fixée par le ministre, il n’y a pas encore d’indication claire que les compagnies soient disposées à arriver à un accord. Néanmoins, le Ministre de la santé n’a pris aucune mesure.

Nous ne comprenons pas ce manque d’action de la part des autorités brésiliennes. Au niveau international, le Brésil est un défenseur très important du recours aux possibilités offertes par l’ADPIC et la déclaration de Doha sur l’ADPIC et la santé publique. Pourtant, quand il s’agit de prendre des mesures au Brésil même, le gouvernement se révèle être un tigre de papier. Les possibilités qui existent dans la législation sur les brevets sont destinées à donner aux gouvernements les moyens d’agir.

Nous voulons que le Brésil agisse maintenant en octroyant des licences obligatoires pour les médicaments qui sont nécessaires pour la poursuite de son programme couronné de succès de lutte contre le sida  , et pour l’exportation de médicaments produits au Brésil vers d’autres pays en développement qui en ont besoin.

imprimer

retour au site