Sida : les thérapies permettent une espérance de vie quasi normale en Afrique

Publié le 19 juillet 2011 sur OSIBouaké.org

AFP - Christine Courcol - Rome - IAS2011 - Les patients séropositifs d’Afrique recevant un traitement combiné d’antirétroviraux ont une espérance de vie quasi normale, particulièrement si ce sont des femmes, selon une étude publiée dans une revue américaine spécialisée.

L’étude, la première conduite à grande échelle sur des patients recevant ce traitement, a été réalisée par une équipe du Centre d’excellence sur le sida   de Colombie britannique, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Colombie britannique, et publiée dans la revue Annals of internal medicine.

Les résultats diffèrent cependant largement selon les sous-groupes de patients : les femmes ont une espérance de vie nettement plus importante que les hommes. En outre, avoir reçu un traitement rapidement après l’infection entraîne une plus longue espérance de vie.

"Cela montre que recevoir un diagnostic et un traitement de l’infection au VIH   dans des zones à ressources limitées ne devrait pas être considéré comme une sentence de mort", a indiqué Edward Mills, de l’Université d’Ottawa, auteur principal de cette étude.

L’étude a été conduite en Ouganda, mais selon les auteurs elle reflète la situation dans d’autres régions d’Afrique où le traitement combiné du VIH   est disponible.

Les chercheurs ont suivi 22.315 personnes de plus de 14 ans, qui avaient commencé à prendre le traitement entre 2000 et 2009.

En Ouganda, l’espérance de vie à la naissance est de 55 ans, et augmente avec l’âge, en passant certains paliers. Pour ce groupe sous traitement, elle était à l’âge de 20 ans de 26,7 ans de plus, et à l’âge de 35 ans de 27,9 ans.

Mais ces chiffres dissimulent des décalages importants, la situation étant bien meilleure pour les femmes.

Ainsi, à l’âge de 20 ans, l’espérance de vie "était de 19 ans (encore à vivre) pour les hommes et de 30,6 ans pour les femmes, et à 35 ans de 22 ans pour les hommes et de 32,5 ans pour les femmes", selon l’étude.

Les hommes en général ont accès aux soins plus tardivement, quand la maladie est plus avancée.

L’étude a noté une forte association entre le nombre de cellules CD4 (les cellules de l’immunité) et la mortalité. Ainsi, ceux qui commençaient le traitement plus tôt et avec un compte de CD4 plus élevé vivaient plus longtemps.

Un des auteurs de l’étude, Jean Nachega, professeur de médecine et directeur d’un centre spécialisé dans les maladies infectieuses à l’Université du Cap, a estimé que ces bénéfices ne pouvaient s’inscrire dans la durée que si la communauté internationale et les gouvernements soutenaient de façon continue la distribution de traitements d’ARV   combinés.

Plus de 200.000 Ougandais reçoivent un traitement d’ARV   combinés, mais 200.000 autres sont en attente.

Cette étude, remarquent les chercheurs, va dans le sens de la stratégie du "traitement comme prévention", qui suppose un dépistage le plus large possible et un traitement précoce, afin d’éviter la progression de la maladie et la transmission.

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