Côte d’Ivoire : Gbagbo a rencontré pour la première fois ses avocats

Publié le 27 mai 2011 sur OSIBouaké.org

Libération - 27/05/2011

La justice ivoirienne accuse notamment le président déchu d’exactions et d’appels à la haine. Alassane Ouattara souhaite que la Cour pénale internationale le juge pour les éventuels crimes les plus graves.

L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, en résidence surveillée dans le nord du pays, a rencontré jeudi pour la première fois ses avocats.

Ils sont six et ont pu rencontrer pendant trois quarts d’heure leur client, détenu dans une résidence officielle à Korhogo. Ils étaient aussic présents lors de son audition par le procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi, a expliqué Me Habiba Touré.

L’avocate a dénoncé le fait qu’elle et ses collègues, arrivés sur place lundi, n’aient pu rencontrer l’ex-chef d’Etat que juste avant son audition. « On dénonce l’attitude des autorités ivoiriennes », « on nous a baladés », proteste-t-elle, fustigeant une « profonde atteinte aux droits de la défense ».

Selon elle, les avocats ont récusé l’enquête préliminaire du procureur. « Les juridictions de droit commun ne sont pas compétentes pour procéder à l’audition de Laurent Gbagbo », qui n’est « pas un justiciable ordinaire », a-t-elle expliqué.

Laurent Gbagbo a été placé en résidence surveillée à Korhogo, peu après son arrestation, le 11 avril à Abidjan. Sa chute est intervenue après plus de quatre mois de crise née de son refus de céder le pouvoir après le scrutin de novembre 2010, et dix jours de guerre dans Abidjan.

Près de 3.000 personnes ont trouvé la mort durant la crise, selon le régime du nouveau président Alassane Ouattara.

La justice ivoirienne accuse notamment Gbagbo d’exactions, de concussion et d’appels à la haine. Ouattara souhaite que la Cour pénale internationale (CPI  ) le juge pour les éventuels crimes les plus graves, comme les crimes contre l’humanité.

Son épouse Simone Gbagbo et la plupart des responsables de son camp sont également détenus dans le nord du pays.

La première audition de l’ex-chef d’Etat s’était tenue le 7 mai en l’absence de ses avocats, refoulés à leur arrivée à l’aéroport d’Abidjan car leurs visas n’étaient pas en règle.

(Source AFP)

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