Toxicomanie : le Conseil national du sida dénonce un immobilisme préoccupant

Publié le 10 avril 2011 sur OSIBouaké.org

AFP - Paris - 6 Avril 2011 - Refus de la création de "salles de shoot", faible accès des détenus à l’échange de seringues, accroissement d’une répression "inefficace" : le Conseil national du sida   dénonce "l’immobilisme préoccupant" de la politique de réduction des risques infectieux liés à la toxicomanie.

Dans un avis publié mercredi sur "l’impact des politiques relatives aux drogues illicites sur la réduction des risques infectieux", le CNS, organisme consultatif indépendant, relève que la progression de l’épidémie d’infection par le virus du sida   a ralenti grâce à l’accès à du matériel d’injection stérile et à la diffusion de traitements de substitution aux opiacés (TSO).

Cependant "les politiques relatives aux drogues n’ont pas entraîné une réduction de leur usage" et "n’ont pas permis d’améliorer significativement la situation des usagers de drogue".

Ainsi la transmission des virus des hépatites B et C (VHB et VHC) demeure importante chez les usagers de drogues injectables : la prévalence de la co-infection VIH  -VHC est en France "une des plus élevées d’Europe". Les pratiques à risque en lien avec l’injection, telles que partage de seringues ou du petit matériel, "sont importantes", particulièrement chez les populations précaires, les jeunes, les détenus et les femmes.

Le CNS relève à cet égard que les dispositifs de réduction des risques ne sont pas présents sur l’ensemble du territoire, que les propositions de TSO sont limitées, que les détenus n’ont qu’un accès limité aux programmes d’échange de seringues.

De ce fait la prévalence des maladies infectieuses en milieu pénitentiaire est "bien plus élevée qu’en milieu libre", note le CNS : plus de 1% pour le VIH  , près de 3% pour le VHB, près de 7% pour le VHC.

Le CNS regrette qu’en France les centres d’injection supervisés n’aient pas été autorisés, en dépit du soutien de plusieurs associations et de la Fédération française d’addictologie.

Il dénonce aussi des politiques répressives "inefficaces au plan sanitaire".

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