Les soldats français prennent le contrôle de l’aéroport d’Abidjan

Publié le 3 avril 2011 sur OSIBouaké.org

LeMonde.fr avec AFP | Mis à jour le 03.04.11 | 12h43

Les forces françaises de l’opération Licorne en coordination avec l’Onuci (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) ont pris dimanche 3 avril le contrôle de l’aéroport international d’Abidjan, alors que la bataille entre les camps Gbagbo et Ouattara s’enlise dimanche dans la capitale ivoirienne.

Paris a annoncé que l’effectif de la force Licorne était désormais porté à environ 1 400 hommes, avec l’envoi en renfort de deux compagnies supplémentaires, soit près de 300 hommes. Plus de 1 650 étrangers, dont la moitié de Français, sont regroupés dans le camp militaire français de Port-Bouët sous la protection de cette force, selon l’armée française. Une réunion doit se tenir dans l’après-midi à l’Elysée autour de Nicolas Sarkozy sur la situation.

L’assaut final contre le palais et la résidence présidentielle n’a toujours pas eu lieu. Seuls quelques tirs sporadiques d’armes lourdes ont été entendus depuis samedi soir, notamment au Plateau, cœur du pouvoir, abritant le palais. Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, tient, malgré les coups.

GUERRE PSYCHOLOGIQUE

Replié sur les symboles du pouvoir – palais, résidence, télévision d’Etat RTI –, il a très vite démontré qu’il n’entendait pas abdiquer ni prendre le chemin de l’exil. Samedi soir, la RTI a diffusé des images le montrant souriant et discutant avec des proches. Toute la journée, la chaîne avait diffusé des appels à la mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les civils former un "bouclier humain" autour de la résidence du président sortant.

En soirée, la RTI a montré plusieurs centaines de personnes, dont des femmes et des jeunes, rassemblées apparemment vers la résidence présidentielle, qui scandaient : "respectez le pouvoir de Gbagbo". "Nous sommes en train de faire à cette agression barbare, nous sommes en train de les repousser", assurait devant les caméras Alain Dogou, son ministre de la défense. "La bataille est difficile mais nous sommes convaincus que nous allons vaincre".

Mais si le camp Gbagbo livre une intense guerre psychologique via la RTI, le rapport de forces est toujours à l’avantage des troupes d’Alassane Ouattara, dont la marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations sur des massacres de civils. Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des "civils".

CLINTON APPELLE GBAGBO À PARTIR

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a ainsi demandé à ses combattants de "respecter les lois de la guerre et de cesser les attaques contre les populations civiles". Pour elle, "les forces du président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision exprimés par leur chef élu".

Elle a en revanche appelé le président ivoirien sortant à "se retirer immédiatement", estimant que son maintien conduisait le pays à "l’anarchie".

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