Urgence

Publié le 21 décembre 2010 sur OSIBouaké.org

Libération - 21/12/2010 - Editorial par François Sergent

La communauté internationale a réagi avec une rare unanimité et une relative fermeté au hold-up électoral du président Laurent Gbabgo.

L’ONU   a adopté une résolution condamnant sans réserve ce président qui s’accroche par la violence au pouvoir, l’ensemble des pays africains a fait de même. Même le Parti socialiste français, après quelques regrettables atermoiements, a reconnu le verdict du peuple. Ce n’est pas la France et l’Occident qui condamnent Gbabgo, c’est le concert des nations. Faut-il rappeler que la majorité du peuple ivoirien a désavoué librement son président après dix ans de pouvoir absolu sans sanction électorale ? C’est ce que lui et son camp ne peuvent accepter et, deux semaines après sa défaite, Laurent Gbabgo s’est montré prêt à tout pour accaparer le pouvoir et continuer à profiter de ses prébendes. Il poursuit et tue ses opposants et utilise ses hommes de main, les Jeunes patriotes, pour faire peur, il muselle la presse, il contrôle une télé à ses ordres. Nourrissant la xénophobie, le clan Gbabgo joue sur le concept venimeux de l’ivoirité. Cette idée signifie de fait la coupure en deux du pays et la mort de la Côte-d’Ivoire. C’est ce que la communauté internationale veut éviter.

Les sanctions limitées prises par l’Union européenne constituent un premier pas mais elles ne suffisent pas. Il faut aussi s’attaquer à la fortune du clan qui confond trésor public et avoirs privés. Il y a urgence. Laurent Gbabgo a montré qu’il était prêt à déclencher une guerre civile plutôt que de rendre le pouvoir qu’il a perdu devant son peuple.

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