Plusieurs milliers de manifestants à Paris pour défendre le droit à l’avortement

Publié le 6 novembre 2010 sur OSIBouaké.org

Libération - 06/11/2010 à 18h19

Nombre d’établissements privés ont arrêté cette pratique, tandis que dans le public, l’heure est au regroupement dans de plus grandes structures, le tout provoquant un allongement des délais de prise en charge.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé, ce samedi sous la pluie à Paris, pour défendre le droit à l’avortement et les services de l’hôpital public, alors que le nombre de centres pratiquant les IVG baissent mais pas le nombre d’interventions.

La manifestation, partie de la place d’Italie, a rejoint à la Bastille le défilé contre la réforme des retraites.

Selon Maya Surduts, de la Coordination nationale pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac), 5.000 personnes ont marché derrière la banderole blanche et bleue « droit à l’avortement, non au démantèlement de l’hôpital public ».

« La défense de l’hôpital public va de pair avec celle de l’IVG, car chaque fois qu’on ferme une maternité, c’est aussi souvent la fermeture d’un lieu où on pratiquait l’IVG », explique François Nay, vice-présidente du comité national de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, créé en 2004. « De plus de 1.200 maternités au début des années 80, nous sommes passés à moins de 600 aujourd’hui », a calculé ce médecin hospitalier qui parle de « pseudo-droit à l’avortement » compte tenu des difficultés rencontrées par un certain nombre de femmes souhaitant y recourir.

Entre 2000 et 2006, le nombre d’établissements pratiquant des IVG est passé de 729 à 639, selon un rapport de 2010 de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Quelque 200.000 IVG sont pratiquées chaque année, chiffre stable depuis plusieurs années. « Le manque de moyens dans l’hôpital public »

Le manque d’attractivité financière a conduit nombre d’établissements privés à arrêter cette pratique, tandis que dans le public, l’heure est au regroupement dans de plus grandes structures, le tout provoquant un allongement des délais de prise en charge. « Les femmes qui veulent une IVG ont parfois tellement de temps à attendre que les délais (légaux de 12 semaines) sont dépassés, ensuite on sait que c’est une question d’argent pour aller à l’étranger », déplore, Estelle Havard, DRH au conseil général du Val-de-Marne.

Une brève échauffourée a opposé des manifestants à une quinzaine de jeunes gens venus au devant du cortège en scandant des slogans anti-avortement, provoquant l’intervention des forces de police.

Trois principales associations militant pour les droits des femmes avaient appelé à manifester : le Planning familial, l’Ancic (Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception), et la Cadac (Coordination nationale pour le droit à l’avortement et à la contraception).

La députée (PCF) de Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet, présente dans le cortège, a estimé que « le droit à l’avortement est remis en cause par le manque de moyens dans l’hôpital public ».

(Source AFP)

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