Russie : 1/3 des enfants adoptés "rendus"

Publié le 1er octobre 2010 sur OSIBouaké.org

AFP - 20/09/2010

Un tiers des enfants russes adoptés depuis trois ans en Russie ont été renvoyés dans les orphelinats, avant tout en raison de la crise financière qui a retardé le versement d’allocations de l’Etat, a-t-on appris aujourd’hui auprès du Fonds russe de l’enfance.

"L’Etat a permis l’adoption de près de 90.000 enfants depuis les trois dernières années, mais 30.000 d’entre eux ont dû être renvoyés dans les orphelinats", a indiqué à l’AFP le chef de ce Fonds de bienfaisance Albert Likhanov.

"Avec la crise et l’appauvrissment des deniers publics, les allocations (de l’Etat pour les enfants adoptés) prennent du retard, ce qui a poussé les familles adoptives à renvoyer les enfants" dans les orphelinats, a-t-il expliqué. En fonction des régions, les familles adoptives perçoivent chaque mois de 11.000 à 37.000 roubles (de 270 à 910 euros) par enfant.

"En fait, ces familles n’ont pas réalisé qu’elles ne devaient pas se fonder sur ces allocations en prenant la décision d’adopter un enfant, mais sur leur propre courage", a encore dit le responsable. Par ailleurs, "les enfants des orphelinats ont souvent des problèmes d’éducation et de développement", a-t-il ajouté.

Le Fonds russe de l’enfance défend depuis la fin des années 1980 le programme d’"orphelinats de type familial", où les parents adoptifs, payés comme des salariés par l’Etat, se sentaient plus responsabilisés. Ce programme a été suspendu en 1996.

Les orphelinats russes comptent aujourd’hui 700.000 enfants, soit plus qu’à la sortie de la Deuxième guerre mondiale, dénoncent les défenseurs des droits de l’enfant. La majorité des enfants placés en institution sont "des orphelins sociaux", c’est-à-dire provenant de familles en détresse sociale et rejetés par leurs parents vivants. Les adoptions par les familles russes représentent le double de celles des étrangers.

Début avril, Moscou a gelé les adoptions d’enfants russes par des familles américaines jusqu’à ce que les deux pays trouvent un accord à la suite du renvoi en Russie par avion d’un garçon russe dont la mère adoptive ne voulait plus.

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