Mettre fin à l’impunité en République démocratique du Congo

Publié le 23 septembre 2010 sur OSIBouaké.org

Parlement Européen - Session plénière du 20 au 23 septembre 2010 - La culture de l’impunité, les atrocités commises à l’encontre des civils et le pillage des ressources naturelles du pays doivent cesser. Les députés européens ont débattu des nombreux problèmes que rencontre ce pays du centre de l’Afrique. Un rapport des Nations unies documentant les exactions commises entre 1993 et 2003 devrait être rendu public le 1er octobre.

Depuis 1998, le conflit en République démocratique du Congo (RDC) a fait plus de cinq millions de mort. Aujourd’hui encore, les violences continuent dans l’Est du pays.

Malgré de nombreuses ressources naturelles, la RDC reste ainsi l’un des pays les plus pauvres du monde. Plus des trois-quarts de la population vit dans le dénuement le plus total. « Tout ou presque reste à faire dans ce pays », note le Luxembourgeois Charles Goerens (Alliance des démocrates et des libéraux).

Un « génocide sexuel »

Le viol est devenu une arme de guerre utilisée par les rebelles comme les membres de l’armée régulière ou les civils. Les Nations unies estiment ainsi que plus de 200 000 femmes ont été violées depuis le début de la guerre, il y a plus de dix ans.

« 55 % des viols commis dans le monde le sont dans l’Est de la RDC », d’après le Polonais Filip Kaczmrek (Parti populaire européen) citant Médecins sans frontières. La Belge Véronique De Keyser parle quant à elle d’un « génocide sexuel » qui est perpétré sans faire de bruit.

Mettre fin à l’impunité

« S’il y a bien un problème général, c’est celui de l’impunité », rappelle Olivier Chastel, du Conseil de l’Union européenne et représentant Catherine Ashton. « Ce ne sont, en effet, pas seulement les rebelles qui commettent des crimes. Du côté des forces de l’ordre, on a pu constater des comportements tout aussi condamnables ».

Mais comment faire ? « Tous les instruments : textes législatifs, projets de réforme des forces armées, missions internationales, soutiens financiers et mobilisation de toute la communauté, tout est là. Et l’impunité demeure », soupire Véronique De Keyser.

Le rôle des Nations unies est mis en cause par la Française Marie-Christine Vergiat (Gauche unitaire européenne). « Il a fallu, cet été, le viol collectif de plusieurs centaines de personnes pour que l’ONU   se décide à réagir ».

Des ressources naturelles pillées dans l’indifférence

Face aux atrocités commises, le pillage des ressources pourrait paraître un problème secondaire… Mais comme le fait remarquer le Néerlandais Bastiaan Belder (Europe de la liberté et de la démocratie), les crimes se déroulent justement là où se trouvent les ressources congolaises.

« Le pillage des ressources naturelles reste largement impuni », déplore la Belge Isabelle Durant (Verts). Le Britannique Charles Tannock propose ainsi d’étendre le processus de Kimberley, lequel vise à éviter que les diamants ne servent à financer les mouvements rebelles, à d’autres ressources naturelles.

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