Appel de l’Onu et des Etats-Unis en faveur des orphelins du sida

Publié le 16 août 2006 sur OSIBouaké.org

TORONTO (Canada)

Les Etats-Unis et deux agences de l’Onu   ont appelé lundi à Toronto à accroître l’action en faveur des nuées de petits orphelins africains créés par le sida  , qui pourraient atteindre le nombre de 15 millions d’ici la fin de la décennie.

"L’épidémie de sida   en Afrique sub-saharienne rend les enfants vulnérables, les laisse orphelins et menace leur survie," relève un rapport présenté à la 16e conférence sur le sida  , par l’Onusida   (l’agence des Nations unies chargée de coordonner la lutte contre la maladie), l’Unicef et le programme d’urgence sur l’épidémie mis en place par le président américain George W. Bush.

"Dans les pays les plus affectés de la région, les enfants manquent de ce dont ils ont besoin pour survivre, grandir et se développer. Les progrès en vue d’objectifs clé du développement national s’en trouvent menacés".

La question des orphelins, en particulier en Afrique, représente un problème social immense qui se perpétuera sur des décennies, souligne le rapport. Les deux tiers des personnes infectées par le virus se trouvent en Afrique sub-saharienne.

"Nous devons faire plus encore pour aider. Des millions d’enfants affectés par le sida   ne vont pas à l’école, grandissent seuls, soumis à la pauvreté, la marginalisation et la discrimination," a déclaré la directrice-adjointe de l’Unicef Rima Salah lors d’une conférence de presse à Toronto.

"Les enfants qui ont perdu leurs parents et leurs tuteurs sont laissés sans leur première ligne de défense."

Fin 2005, 12 millions de petits Africains étaient considérés comme orphelins du sida   - après avoir perdu un parent ou les deux. A la fin 2010, ils devraient être 15,7 millions, même si l’accès aux médicaments augmente sur le continent.

Parmi les priorités, accroître l’aide aux familles et personnes recueillant les enfants est essentiel.

Les autorités publiques doivent pour leur part s’assurer que les orphelins pourront recevoir une éducation et hériter des biens de leurs parents, alors que dans nombre de pays, les enfants se retrouvent bloqués par des obstacles législatifs et bureaucratiques. Dans certains cas, des petits n’ont pu être scolarisés parce qu’ils ne pouvaient payer l’uniforme scolaire.

Cependant pour Kent Hill, administrateur-adjoint de la division Santé mondiale au sein de l’agence américaine USAID  , une des actions les plus efficaces est de fournir des médicaments antirétroviraux aux parents.

"La meilleure façon d’aider les orphelins n’est pas seulement de chercher à mettre plus d’argent dans les programmes destinés à les aider," a-t-il dit. "La meilleure chose est de s’assurer d’abord qu’ils ne deviennent pas orphelins".

Le sort de ces enfants est pendant des années passé plus ou moins inaperçu derrière les vifs débats autour du coût et de l’accès aux traitements, deux polémiques aujourd’hui apaisées depuis l’arrivée progressive de médicaments dans les pays pauvres.

Le manque de chiffres empêche cependant pour l’instant de se faire une idée claire. Personne ne sait par exemple quelle part, sur les 8,3 milliards de dollars consacrés au sida   dans le monde en 2005, est allée aux orphelins.

AFP / 15 août 2006 00h42

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