Sida : Les militants veulent une "taxe Robin des Bois" pour financer la lutte

Publié le 23 juillet 2010 sur OSIBouaké.org

AFP , 22 Juillet 2010 - Vienne - AIDS2010 - Une "taxe Robin" - comme "Robin des bois" - de quelques millièmes de pourcentage sur les transactions financières permettrait d’enrayer la crise de financement de la lutte antisida, ont indiqué des militants en marge de la conférence mondiale sur la maladie qui s’achève vendredi à Vienne.

"Une taxe Robin des bois est la réponse à la question que tout le monde pose à cette conférence : comment pouvons-nous financer une montée en puissance des services contre le VIH   ?", a déclaré aux journalistes Khalil Elouardighi, de la coalition PLUS, regroupant des associations de lutte antisida de neuf pays.

Une micro-taxe de seulement 0,005% sur toutes les transactions financières permettrait de recueillir 33 milliards de dollars (25,75 milliards d’euros) par an dans le monde, a-t-il affirmé.

"Cela fonctionne comme un micro-retrait invisible. Etant donné que 97% des transactions sont de nature spéculative, il n’y aurait aucune conséquence sur l’économie réelle", a souligné Philippe Douste-Blazy, président de la fondation Unitaid   et favorable à la taxe Robin.

Unitaid   permet, grâce à une taxe sur les billets d’avions mise en place en France et dans onze autres pays, de financer l’achat en gros de médicaments, contre le sida   notamment, pour permettre une réduction des prix et encourager les laboratoires pharmaceutiques à produire des versions à usage pédiatrique à coût réduit.

Les partisans de cette taxe "Robin des bois" défendront également leur idée lors du sommet sur les objectifs du Millénaire du 20 au 22 septembre à New York et celui du G20 les 11 et 12 novembre à Séoul.

"C’est à nous d’expliquer aux chefs d’Etat qu’ils n’ont pas d’autre solution, car nous savons que cela dépend de la volonté politique", a ajouté M. Douste-Blazy, ancien ministre français de la Santé.

La taxe est techniquement réalisable mais l’essentiel est de s’assurer que l’argent soit utilisé pour le développement plutôt que pour rembourser la dette publique ou sauver les banques, a-t-il dit.

"Des engagements mondiaux, en particulier autour du VIH  , sont vraiment primordiaux quand on en vient à décider qui seraient les bons bénéficiaires de cette taxe sur les transactions financières", a indiqué Asia Russell, responsable de l’ONG américaine Health GAP.

La taxe Robin des Bois n’exempterait pas pour autant les pays de leur contribution à la lutte contre le sida  , a prévenu Christoph Benn, du Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et la malaria. "Nous n’ôtons pas la pression sur les gouvernements pour qu’ils versent des ressources supplémentaires de leur budget de développement : c’est notre première demande, qu’ils augmentent leurs contributions".

Aux Etats-Unis, un élu démocrate de la Chambre des représentants, Pete Stark, a ainsi déposé un projet de loi cette semaine visant à taxer à hauteur de 0,005% tous les échanges en devises dans son pays dépassant les 10.000 dollars. Cela pourrait générer quelque 28 milliards de dollars par an, selon ses calculs, au profit de la lutte contre le sida   et le changement climatique notamment.

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