Le sida diagnostiqué chez près de 90 enfants par an en France

Publié le 22 juillet 2010 sur OSIBouaké.org

le point.fr , Anne Jeanblanc , 22 Juillet 2010

Alors que la Conférence internationale sur le sida   se déroule actuellement à Vienne (Autriche), une étude publiée dans le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire indique que près de 1.500 enfants de moins de 13 ans sont aujourd’hui porteurs du virus VIH   en France. Florence Lot, de l’InVS, et les chercheurs qui ont participé à l’étude estiment à environ 90 le nombre de nouveaux diagnostics d’infection par le VIH   réalisés chaque année, en France métropolitaine, chez des enfants de moins de 13 ans.

Leurs travaux - conduits à partir des données de la déclaration obligatoire du VIH  , de l’enquête périnatale française et de celle de LaboVIH - aboutissent à une estimation de 364 diagnostics d’infection chez les enfants en 2003-2006. Les deux tiers de ces jeunes (226 sur 364) étaient nés à l’étranger, le plus souvent en Afrique subsaharienne, et près de 60 % des diagnostics ont été effectués en Ile-de-France (214 sur 364). Plus de neuf enfants sur dix diagnostiqués avant l’âge d’un an étaient nés dans notre pays, contre seulement un sur cinq parmi ceux diagnostiqués après leur premier anniversaire.

D’autre part, même si les traitements prophylactiques ont permis une forte diminution du taux de transmission maternelle du VIH  , chaque année, 15 à 20 bébés naîtraient porteurs de ce virus dans notre pays. Et cette estimation ne tient pas compte des femmes dont la séropositivité n’est pas connue à l’accouchement. Or, selon des résultats de 2003 de l’enquête nationale périnatale, seules quatre femmes sur cinq déclarent avoir été testées pour le VIH   durant la grossesse - alors que le test doit être systématiquement proposé lors du premier examen prénatal -, et 1,5 % d’entre elles ont refusé le test. "Les recommandations en matière de dépistage des femmes enceintes, répété en fin de grossesse en cas de situations à risque, ont toute leur place pour optimiser la prévention de la transmission mère-enfant", concluent les chercheurs. Selon eux, "la prévalence élevée dans certaines régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, justifierait de proposer un dépistage du VIH   aux enfants qui arrivent en France, afin qu’ils bénéficient d’une prise en charge adaptée".

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