Trafic d’armes : Amnesty international épingle Air France

Publié le 21 juillet 2010 sur OSIBouaké.org

Posts Afrique - Par Thomas Hofnung

On se souvient du film Le Cauchemar de Darwin dans lequel le réalisateur autrichien, Hubert Sauper, suggérait que des avions cargos immatriculés dans l’ex-Union soviétique transportaient des cargaisons de perches du Nil à l’aller et des armes au retour entre l’Europe et l’Afrique.

Cette fois, si l’on en croit l’association Amnesty international, ce sont des grandes compagnies commerciales qui convoient, de drôles de caisses. Des caisses pleines d’armes à sous-munitions ou d’armes légères. Dans un rapport publié aujourd’hui, l’association basée à Londres épingle, entre autres, Air France.

En septembre 2008, raconte Amnesty, des pièces de mitrailleuses et de canons antiaériens auraient été chargées à bord d’un vol régulier (passager) d’Air France entre Sofia, la capitale bulgare, et l’aéroport Charles de Gaulle, à Paris. Puis le chargement a été acheminé jusqu’à Nairobi, au Kenya. Mais, selon l’association de défense des droits de l’Homme, sa destination finale était Kigali, la capitale du Rwanda.

« Il existait un risque substantiel et évident de détournement de ces pièces achetées par le gouvernement rwandais, note l’ONG. Ce type d’armes a été utilisé lors des combats qui ont sévi en République démocratique du Congo, entraînant le déplacement de plus de 220 000 personnes et la perpétration de graves violations des droits humains. »

A l’époque, Bernard Kouchner s’était rendu en urgence à Goma, dans le nord-Kivu, pour manifester le soutien de la France au gouvernement légal de Kinshasa, dont les troupes étaient balayées sur le terrain par les rebelles de Laurent Nkunda, soutenus par le Rwanda. Et Nicolas Sarkozy avait passé un savon au patron des opérations de maintien de la paix au sein de l’Onu  , le français Alain le Roy. Cherchez l’erreur...

Un traité sur le commerce des armes est en cours de négociations aux Nations unies. Amnesty international appelle la communauté internationale à aborder d’urgence le problème des transporteurs.

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