Le nomadisme profite à l’économie

80% du PIB agricole des pays africains provient des modes de vie nomades

Publié le 7 juin 2007 sur OSIBouaké.org

Un rapport sur l’économie du nomadisme (ou pastoralisme) révèle l’importance de ce mode de vie traditionnel pour les revenus des pays en développement et le commerce international.

80% du Produit Intérieur Brut (PIB) agricole des pays africains provient des modes de vie nomades. Ceux-ci sont bien plus importants qu’on ne le croit généralement pour les économies nationales et le commerce international.

C’est ce qui ressort de la nouvelle revue mondiale de l’économie du pastoralisme, une étude scientifique publiée par l’Initiative Mondiale pour le Pastoralisme Durable, un programme commun de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Le pastoralisme peut être jusqu’à dix fois plus productif que l’élevage commercial dans les mêmes conditions, a déclaré Jonathan Davies, co-auteur du rapport et coordinateur de l’Initiative mondiale pour le pastoralisme durable. Pourtant, les pasteurs ont souvent été privés de leurs droits en faveur des grandes exploitations (ou ranchs).

L’étude a observé que le pastoralisme mobile - ou nomadisme - dans plusieurs pays pourrait être le système d’utilisation du sol le plus viable économiquement pour les zones arides tout en contribuant à la conservation de la biodiversité et à la mitigation du réchauffement climatique.

En Mongolie, le bétail nomade rapporte un tiers du PIB et représente la deuxième source de revenus à l’exportation à hauteur de 32%.

Le pastoralisme contribue non seulement aux économies nationales mais il fournit également plusieurs produits échangés sur le marché international. En Chine, 78 millions de chèvres cashmeres produisent 65 à 75% de la fibre de cashmere au niveau mondial. En Ethiopie, l’industrie du cuir, dominée par la production pastorale, est la deuxième source d’échanges internationaux après le café. En 1998 uniquement, les exportations de cuir et de produits en cuir, principalement vers l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, représentaient 41 millions de dollars US.

Notre étude montre que des investissements dans les troupeaux des nomades n’aideraient pas seulement à éradiquer leur pauvreté mais ils profiteraient également énormément aux économies nationales, a déclaré Richard Hatfield, qui a rédigé le rapport avec Davies.

En dépit de ces faits, on en sait encore très peu sur les avantages économiques du pastoralisme. Ainsi, le nomadisme est souvent considéré comme un mode de vie traditionnel et obsolète en passe de disparaître. Ces préjugés ont mené à la mise en place de barrières légales, économiques, sociales et politiques décourageant la mobilité du bétail et ont entériné la pauvreté pastorale.

A présent que nous avons la preuve de l’importance économique du pastoralisme, nous appelons les gouvernements à faire tomber les barrières et à inciter à la gestion durable des terres, a déclaré Ed Barrow du bureau est-africain de l’IUCN.

Le gouvernement indien a déjà réagi en autorisant la vente du lait de chamelle, un sous-produit de l’élevage du chameau. Ce revenu devrait améliorer de manière substantielle le niveau de vie des gardiens de troupeaux indiens, a-t-il ajouté.

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