Soro appelle à la réconciliation

Publié le 13 avril 2007 sur OSIBouaké.org

Côte d’Ivoire - 13 avril 2007 - AFP

Le nouveau Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a appelé vendredi soir ses compatriotes à "pardonner" les affrontements passés et désigné la réunification de l’armée et l’organisation d’élections libres au nombre de ses priorités, dans un discours à la nation.

"Nous devons à présent apprendre à pardonner. C’est à ce prix que la réconciliation est possible", a déclaré M. Soro, chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), dans son premier discours de chef du gouvernement depuis sa nomination à ce poste le 29 mars, diffusé par la télévision publique.

"Ce gouvernement a une mission principale : résoudre la crise politique que vit notre pays", a-t-il déclaré, assignant "trois objectifs majeurs" à l’équipe gouvernementale nommée le 7 avril.

"Le premier objectif, c’est la résolution de l’épineux problème de l’identification générale de la population", a-t-il expliqué, affirmant que "tous les Ivoiriens seront identifiés au terme de ce processus".

Entre 1 et 3,5 millions d’Ivoiriens, selon les estimations, sont aujourd’hui dépourvus de papiers d’identité, un sujet très controversé dans le pays.

Le Premier ministre a également souligné que la réunification du pays "passe par celle des deux (forces) armées", loyalistes et rebelles, et "l’organisation d’élections justes, transparentes et ouvertes à tous", désignant ainsi ses deux autres principaux objectifs.

Pour les atteindre, il faut "sortir du fétichisme des dates pour nous donner et les moyens et le temps nécessaire à notre action", a estimé le chef du gouvernement.

M. Soro, 34 ans, a en outre indiqué qu’il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle. La constitution ivoirienne stipule que le président de la République doit être âgé d’au moins 40 ans.

Le président ivoirien Laurent Gbagbo et M. Soro, anciens ennemis qui contrôlent chacun une moitié du pays depuis la tentative de coup d’Etat rebelle contre M. Gbagbo en septembre 2002, ont signé le 4 mars à Ouagadougou un accord de paix prévoyant au bout du processus l’organisation d’élection dans les dix mois.

Le discours de M. Soro intervient à quelques jours du début de la suppression, à parti de lundi, de la zone de confiance (ZDC) sous contrôle international, qui sépare le nord du sud du pays depuis la fin 2002, également prévue par l’accord de Ouagadougou.

M. Soro a précisé à ce sujet qu’il assisterait avec le chef de l’Etat à la cérémonie marquant cet événement lundi à Yamoussoukro (centre).

Créée en 2002 pour éviter les affrontements entre le sud loyaliste et le nord rebelle, la ZDC est surveillée par les Casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et les soldats français de la force Licorne. Ils seront progressivement remplacés par des patrouilles mixtes constituées de soldats de l’armée loyaliste et de la rébellion.

Enfin, M. Soro a appelé ses ministres à faire preuve de "transparence et de rigueur dans la gestion des affaires publiques".

"L’équipe gouvernementale doit être au service de la nation. J’y veillerai personnellement", a-t-il promis.

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