Brevets sur les médicaments en Inde : MSF inquiète pour les malades du sida

Publié le 31 mars 2006 sur OSIBouaké.org

Médecins sans Frontières (MSF  ) s’est alarmé jeudi de l’application d’une loi indienne interdisant la copie de médicaments brevetés qui risque selon l’organisation humanitaire de rendre inaccessible l’accès aux traitements de lutte contre le sida   à des millions de pauvres.

Dans un communiqué, MSF   s’inquiète de la demande de brevet émise par le laboratoire GlaxoSmithKline pour le Combivir, combinaison de deux antirétroviraux AZT/3TC, à laquelle des activistes indiens ont déposé une opposition.

"Si cette demande de brevet devait être accordée, cela constituerait un précédent extrêmement dommageable pour un accès à des versions génériques à bas prix de médicaments contre le sida  ", écrit MSF  .

"Pour MSF  , si cette demande est accordée, le risque est ainsi énorme que d’autres anciennes molécules contre le sida   - tout comme les nouvelles - soient protégées par un brevet, empêchant pendant 20 ans la production de version générique. Et donc rendre encore plus difficile la possibilité de soigner correctement des millions de malades du sida   des pays en développement", ajoute l’organisation.

Jusqu’à il y a un an, les sociétés indiennes pouvaient produire des génériques, vendus à bas prix, de médicaments brevetés tant qu’elles ne copiaient pas le procédé de fabrication.

En mars 2005, le Parlement indien avait adopté un amendement à la loi sur les brevets stipulant notamment que les médicaments conçus à partir de 2005 seraient soumis à la règle du brevet d’exclusivité de vingt ans.

Les organisations de lutte contre le sida   estiment que le Combivir n’est pas une nouvelle invention mais qu’il combine deux molécules déjà utilisées.

Selon la loi indienne, la production de génériques peut se poursuivre pour les médicaments sortis entre 1995 et 2005 à condition que des royalties soient payées aux détenteurs des brevets après obtention d’une licence.

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