RDC : Etude sur le recrutement et l’utilisation des enfants-soldats

Publié le 8 mars 2010 sur OSIBouaké.org

La « Coalition pour mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats » vient de rendre publique une étude sur la problématique du recrutement et l’utilisation des enfants par les groupes armés Mai-mai à l’Est de la RDC. L’étude appelle le gouvernement congolais à faire de la protection des enfants vivant dans des zones affectées par les conflits une priorité. Elle met également en exergue, des recommandations ainsi que des stratégies pour opposer une réponse durable afin de mettre fin à cette pratique.

« Depuis longtemps, les dynamiques du conflit l’emportent sur la protection des enfants dans les provinces situées à l’Est de la RDC, et cela met en péril l’avenir de la nouvelle génération d’enfants congolais », a déclaré la directrice de la « Coalition pour mettre fin à l’utilisation d’enfants-soldats », Mme Victoria Forbes Adam. C’était au cours d’un point de presse organisé le vendredi 26 février 2010 au Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS). La rencontre a porté sur la problématique du recrutement et l’utilisation des enfants par les groupes armés Mai-Mai à l’Est de la RDC a été au centre de l’étude menée en 2009 par cette ONG des droits de humains.

Ce point de presse a également servi de cadre de partage des recommandations issues de l’étude ainsi que les stratégies identifiées de concert avec des ONG de promotion des droits de l’enfant oeuvrant en RDC susceptibles d’opposer une réponse durable pour mettre fin à cette pratique.

Présentant le contenu de l’étude, la directrice de la Coalition, Mme Victoria Forbes Adam, a souligné que le but de l’étude a été d’attirer l’attention du gouvernement et de toute la communauté sur le cas des Mai-Mai quant au recrutement et à l’utilisation des enfants dans leurs troupes.

Elle a, de ce fait, affirmé que les milices Mai-Mai figurent parmi ceux qui, au cours de ces trois dernières années, recrutent le plus grand nombre d’enfants dans l’Est du Congo. Mais rien ne semble être fait pour réduire la vulnérabilité des garçons et des jeunes filles qui sont exposés au risque d’être exploités par ces groupes.

Quant aux facteurs favorisant l’intégration des enfants dans ces groupes, l’étude a procédé par l’examen des vagues de recrutement d’enfants de moins de 18 ans par les Mai-Mai. Celles-ci sont liées à l’escalade des hostilités, à l’échec des accords de paix, etc. L’insécurité qui caractérise la région explique l’existence des milices locales, mais la vulnérabilité des enfants est également encrée dans l’environnement socio-économique dans lesquelles ils vivent. « Non seulement que ces enfants vivent dans les zones en conflits, mais beaucoup d’entre eux souffrent de la pauvreté, d’une absence d’accès à l’éducation et d’un manque d’opportunités économiques », a-t-elle souligné.

Face à cette situation, Mme. Victoria Forbes Adam a appelé le gouvernement congolais à faire de la protection des enfants vivant dans des zones affectées par les conflits une priorité. Car il est de sa responsabilité de protéger et promouvoir les droits des enfants de l’Est du pays.

Tout en appréciant la libération, elle a estimé que le gouvernement congolais pourrait réellement améliorer la situation simplement en appliquant sa propre politique et sa législation. « Cela implique de mener des enquêtes et de poursuivre en justice, de manière systématique, ceux qui recrutent et utilisent les enfants », a-t-elle précisé.

Le gouvernement doit aussi coopérer avec la communauté internationale afin d’offrir aux jeunes vivant dans ces zones une éducation, une formation professionnelle et des opportunités d’emplois.

Sans être exhaustive, l’étude montre que, mettre fin au recrutement et au réenrôlement d’enfants au sein des groupes Mai-Mai représente un action à long terme qui doit être assortie des objectifs visant à améliorer l’environnement qui favorise l’association probable d’enfants avec les Mai-Mai.

Kinshasa, AllAfrica.com, Raymonde Senga Kosi , 27 Février 2010

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