La crise financière mondiale menace la lutte contre le sida

Bangkok - La crise financière mondiale pourrait anéantir des années de progrès dans la lutte contre la propagation du sida   et le traitement des malades, a averti lundi Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme.

Dans un entretien avec l’AFP en marge d’une conférence à Bangkok, M. Kazatchkine s’est montré pessimiste : "De toute évidence, la crise financière affecte les pays riches et je suis très inquiet à propos de leur capacité à remplir les engagements en matière d’aide au développement".

"Si les efforts ne sont pas soutenus (sur la durée), nous perdrons beaucoup des acquis réalisés ces six à huit dernières années", a-t-il dit.

Cette mise en garde est intervenue moins d’un mois après un appel pressant du secrétaire général de l’ONU   Ban Ki-moon qui avait expressément demandé aux pays donateurs de maintenir leurs contributions au Fonds mondial, en dépit des difficultés économiques cette année.

Le Fonds pourrait enregistrer un déficit budgétaire de quatre milliards de dollars pour la période 2008-2010.

M. Kazatchkine a déclaré qu’un tarissement des contributions constituait une "menace" pour les programmes visant à ralentir la propagation du VIH   et à aider des millions de personnes dans les pays en développement.

"C’est la raison pour laquelle, paradoxalement, vous avez encore plus besoin de fonds en période de crise financière", a-t-il ajouté.

M. Kazatchkine a, par ailleurs, estimé que, dans le cadre de la lutte contre la propagation du sida  , il fallait "dépénaliser" la consommation de drogues illicites.

"Je parle de dépénalisation pour les utilisateurs de drogue, et non pour les trafiquants. Il ne doit y avoir aucun malentendu".

AFP / 20 avril 2009