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Les gays d’Afrique francophone se rassemblent en réseau



Mexico - Les homosexuels d’Afrique francophone, victimes de discriminations voire d’emprisonnement et atteints de plein fouet par le virus du sida  , se sont constitués en réseau, Africagay  , avec l’aide de l’association Aides.

"En Afrique, on ignore les problèmes des homosexuels, les autorités publiques ne veulent pas voir cette question", a indiqué devant la presse Bruno Spire, président de Aides, lors de la Conférence sur le sida   de Mexico.

Parmi les préjugés qui courent, selon lui, il y a que l’homosexualité est "un concept de pays industrialisé, quelque chose qui n’est pas dans la culture africaine".

Les homosexuels africains sont touchés de plein fouet par la pandémie virale et les études menées au Ghana, au Kenya et au Sénégal montrent une prévalence "jusqu’à cinq fois plus élevée" que dans la population générale, selon Aides. La prévalence est de plus de 20% chez les homosexuels au Sénégal contre moins de 1% dans la population générale.

Le problème, selon George Kanuba, militant associatif du Burundi et Yves, du Cameroun (qui préfère qu’on ne donne pas son nom), c’est qu’"ils n’ont pas accès à du matériel de prévention tel que des préservatifs et des lubrifiants", surtout dans l’arrière-pays.

Dans 38 pays sur 53 du continent, les gays d’Afrique souffrent en outre de discrimination et de stigmatisation, indique Aides. Au Cameroun, par exemple, l’homosexualité est punie d’un emprisonnement de six mois à 5 ans, au Maroc de 6 mois à 3 ans, au Sénégal de 1 à 5 ans, en Tunisie de 3 ans pour sodomie.

"Dans mon pays la société ne veut pas entendre parler de l’homosexualité, la religion non plus, ni même les associations de lutte contre le sida  , même si certaines commencent à vouloir s’ouvrir à la thématique", raconte M. Kanuba.

Au Cameroun, dit Yves, "on ne pourrait pas organiser un mariage gay à Douala, on serait tous morts". Selon lui, "il y a plein d’homosexuels en prison".

Une situation qui pousse les homosexuels à se marier pour dissimuler leur homosexualité, ce qui élargit les possibilités d’infection.

Les anglophones disposant de leurs propres structures, le réseau Africagay   rassemble 18 associations de 10 pays francophones : Burkina-Faso, Burundi, Cameroun, Mali, Maroc, Niger, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Sénégal, Tunisie, ainsi que des homosexuels africains résidant en France.

AFP / 08 août 2008


Publié sur OSI Bouaké le vendredi 8 août 2008

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