OSI Bouaké - Côte d’Ivoire : L’armée rejette les accusations des Nations Unies concernant l’embargo sur les armes Accueil >>  Et en Afrique, on dit quoi ?

Côte d’Ivoire : L’armée rejette les accusations des Nations Unies concernant l’embargo sur les armes



Abidjan, 16 avril 2008 (IRIN)

L’armée nationale ivoirienne a rejeté l’accusation des Nations Unies selon laquelle elle suivrait des entraînements militaires contraires aux conditions de l’embargo imposé par les Nations Unies sur les armes.

« Nous prenons part au processus de paix en cours », a indiqué un haut responsable de l’armée à IRIN, le 14 avril. « Permettre à nos hommes de suivre un entraînement militaire reviendrait à se préparer à la guerre, ce qui serait tout à fait injustifiable », a-t-il ajouté, sous couvert de l’anonymat, n’ayant pas été autorisé à s’exprimer.

L’embargo sur les armes a été imposé à la Côte d’Ivoire par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2004, peu après une guerre civile brève mais sanglante, qui a divisé le pays entre une région nord aux mains des rebelles et une région sud contrôlée par le gouvernement et a fait des centaines de milliers de déplacés.

En 2007, la guerre a officiellement pris fin lorsque les rebelles et le gouvernement ont signé, à Ouagadougou, un accord de paix qui prévoyait les mesures à prendre pour le stationnement des soldats, le rapatriement des déplacés et l’identification des électeurs en vue d’un scrutin. Conformément à l’accord, le désarmement total n’aura lieu qu’après les élections.

Bien que les deux parties aient participé à des cérémonies de désarmement, les contrôleurs d’armes de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont rapporté qu’on leur avait interdit de se rendre dans certaines bases contrôlées par les rebelles des Forces nouvelles ainsi que dans une branche de l’armée nationale fidèle au président Laurent Gbagbo, et connue sous le nom de Garde républicaine.

Dans un rapport publié le 7 avril, le groupe d’experts des Nations Unies, sous l’autorité du Conseil de sécurité des Nations Unies, a déclaré que le refus de la Garde républicaine d’autoriser l’inspection de leur base avait « gravement compromis » les opérations de surveillance.

Selon le groupe d’experts, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI), elles aussi fidèles au président Gbagbo, et les anciens rebelles des Forces nouvelles prennent part, chacune de leur côté, à des « entraînements de nature militaire [.] hors de Côte d’Ivoire », et les deux camps enfreignent l’embargo.

Selon le groupe onusien, l’embargo pose un problème majeur en ce que les responsables des douanes ivoiriennes autorisent l’importation et l’exportation d’armes et autres matériels prohibés dans le pays.

Les deux parties utilisent l’extraction des diamants pour financer les achats d’armes, selon le rapport du groupe. Le rapport recommande donc que les représentants du processus de Kimberley, un système mis en place en 2003 pour empêcher que les groupes rebelles puissent profiter des ventes de diamants, soient dépêchés dans la région pour tenter d’améliorer l’efficacité des opérations de contrôle.

L’armée a rejeté les diverses accusations formulées dans le rapport des Nations Unies le jour même où le gouvernement ivoirien a modifié les termes de l’accord de paix de Ouagadougou, en annonçant que des élections seraient tenues le 30 novembre 2008, et non en juin, comme prévu dans le cadre de l’accord ; cette mesure a néanmoins été « favorablement accueillie » par l’ONUCI.

Le 10 avril, l’ONUCI a également félicité le gouvernement ivoirien pour avoir réalisé des progrès dans le processus d’identification des électeurs. Près d’un demi-million d’Ivoiriens ont en effet reçu de nouveaux certificats de naissance à la suite de 7 400 audiences publiques, organisées dans 11 provinces, indiquait un communiqué de l’ONUCI.

Le droit à la citoyenneté et le refus de l’accorder ont été définis comme étant parmi les causes profondes du conflit en Côte d’Ivoire.

Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, se rendra en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une mission prévue dans la région, qui commencera le 20 avril, a indiqué le service d’information des Nations Unies le 11 avril. M. Ki-moon rencontrera également Blaise Compaoré, président du Burkina Faso et médiateur de l’accord de paix de Ouagadougou.


Publié sur OSI Bouaké le lundi 21 avril 2008

LES BREVES
DE CETTE RUBRIQUE


vendredi 23 novembre