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21e conférence internationale sur l’épidémie du sida : la baisse des financements inquiète les associations



Santé Publique.fr - 21 juillet 2016 - À l’occasion de la 21e conférence internationale sur l’épidémie du sida  , rassemblant 18 000 représentants politiques et de la société civile, plusieurs associations déplorent la baisse des financements qui met en péril la lutte contre le VIH  .

Vaincre le sida   d’ici 2030 !

Depuis le 18 juillet et jusqu’au 22 juillet, se tient, à Durban, la conférence internationale sur l’épidémie du sida  . L’objectif, au niveau mondial, est clair : vaincre l’épidémie d’ici 2030.

Pour réussir à l’atteindre, l’ONUSIDA   a créé la cible 90-90-90 qui doit être mise en place d’ici 2020. Cela signifie que 90% des personnes atteintes par le virus du sida   doivent avoir connaissance de leur maladie, mais également que 90% des patients reçoivent un traitement antirétroviral durable et que 90% des malades recevant ce traitement aient une charge virale durablement supprimée.

Une gageure difficile à atteindre surtout lorsque l’on sait que la participation financière des différents pays donateurs sera moins importante dans les années à venir.

L’appel des associations pour moins d’inégalités

Michel Sidibé, directeur de l’ONUSIDA  , a tenu à alerter face à une baisse des financements de la recherche par les pays donateurs. Il a ainsi indiqué à l’ouverture de la conférence : « J’ai peur parce que je vois plus de jeunes femmes infectées. Si nous continuons ainsi, nous ne serons pas capables d’éliminer le sida   d’ici 2030 ». Il craint même pour une résurgence de la maladie.

Des associations comme Médecins sans frontières (MSF  ) ou AIDES ont également pris la parole pour souligner les grandes inégalités qui touchent certains pays. L’Afrique, en premier lieu, est laissée pour compte dans la lutte contre le VIH   et des moyens financiers supplémentaires sont nécessaires.

Ainsi, Médecins sans frontières témoigne avec quelques chiffres : « En Afrique de l’ouest et centrale, 6,5 millions de personnes vivent avec le VIH   et seulement 1 personne sur 4 est sous traitement. Un tiers des décès est provoqué par le sida   dans cette région ». Pour eux, les personnes atteintes du virus du sida   arrivent souvent trop tard dans les centres de soins. Il est nécessaire d’effectuer des dépistages beaucoup plus tôt.

Pour AIDES et son président Aurélien Beaucamp : « L’objectif d’en finir avec l’épidémie de sida   d’ici 2030 paraît bien optimiste quand 20 des 37 millions de personnes qui vivent avec le virus n’ont toujours pas accès au traitement ».

Depuis 20 ans, c’est la première fois que le financement des pays donateurs subit une réelle baisse. Pourtant, l’argent est le nerf de la guerre dans la lutte contre le sida  . Prévention, dépistage, traitement… Rien ne se fait sans ces donations essentielles qui sont déjà insuffisantes pour couvrir, aujourd’hui, les besoins de tous les malades comme le rappelle Anele Yawa, secrétaire général de Treatment Action Campaign : « Nos leaders politiques insistent sur les millions de personnes désormais sous traitement, mais nous devons rappeler la réalité : la majorité des personnes touchées n’y ont toujours pas accès, à cause de financements insuffisants et du prix prohibitif des médicaments ».

L’alerte est donc lancée, sans financement la cible 90-90-90 ne sera pas atteinte tout comme l’objectif d’éradiquer la maladie d’ici 2030.


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Publié sur OSI Bouaké le dimanche 24 juillet 2016



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