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22 000 personnes en conférence à Mexico à partir de dimanche


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Mexico accueillera à partir de dimanche la 17ème conférence internationale sur le sida  , où 22.000 personnes discuteront pendant six jours d’une pandémie qui touche 33 millions de personnes, et chaque année 2,7 millions de plus.

Cette rencontre sur le thème "agir partout maintenant" est précédée samedi par la "1ère Marche internationale contre la stigmatisation, la discrimination et l’homophobie", où l’on devrait exiger l’éducation à la tolérance, la répression de l’homophobie, la dépénalisation universelle de l’homosexualité et l’égalité des droits.

La conférence elle-même sera ouverte dimanche soir (19H00 locales, lundi 00H00 GMT) par le président mexicain Felipe Calderon. Siégeront à la tribune le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé Margaret Chan, Peter Piot, directeur de l’Onusida  , le programme spécialisé de l’Onu  , Pedro Cahn, codirecteur de la Société internationale du sida  , organisatrice de la conférence, l’ancien président du Botswana Festus Gontebanye Mogae...

L’ancien président américain Bill Clinton, en tournée dans plusieurs pays d’Afrique, arrivera lundi au Mexique.

Cette réunion intervient dans un climat ambigu, où l’on applaudit les énormes succès obtenus depuis que le virus de l’immunodéficience humaine a été identifié, il y a 25 ans, tout en se demandant si l’on arrivera jamais à le vaincre.

Certes, les financements, de 10 milliards de dollars l’an dernier, apparaissent énormes et devraient monter encore en puissance avec l’engagement des Etats-Unis de tripler les fonds de leur plan Pepfar  , qui inclut la lutte contre le sida  .

Les progrès sur les traitements sont remarquables et les trithérapies, qui s’améliorent d’année en année, ont donné 13 années d’espérance de vie supplémentaires aux malades. La distribution des médicaments vers les pays du sud s’est élargie, même si elle ne couvre encore que le tiers des besoins.

Mais il faut constater aussi l’échec des recherches sur un éventuel vaccin et la lenteur des progrès sur les gels microbicides. Les préventions sont imparfaites : circoncision efficace à 50/60%, préservatifs très contraignants.

La conséquence, c’est que pour une personne nouvellement traitée, trois autres sont nouvellement infectées.

Il faudra d’ailleurs bien admettre, à Mexico, que l’objectif fixé par les pays membres de l’ONU   de permettre à tout le monde d’accéder à la prévention ou au traitement d’ici 2010 paraît intenable. Pour l’Onusida  , il faudrait 42 milliards de dollars par an pour parvenir à un accès universel. "Le virus est toujours un défi immense qui mérite une réponse exceptionnelle", martèle Pedro Cahn.

"Les succès ne doivent pas cacher les déficiences", commente-t-il dans un entretien avec l’AFP, en ajoutant qu’il est "difficile de combattre l’épidémie si nous ne parlons pas d’éducation sexuelle".

Les associations seront très présentes à Mexico pour parler des nombreux problèmes sociaux que pose la maladie.

Parmi d’innombrables autres, l’association française "Elus locaux contre le sida  " évoquera les restrictions de circulation imposées aux séropositifs : les Etats-Unis sont en train de les lever, mais elles existent encore en Russie et en Chine.

Aides évoquera le sort peu enviable des homosexuels d’Afrique, Médecins Sans Frontières (MSF  ) expliquera l’impact du manque de personnel de santé sur l’accès aux traitements. L’association internationale JLICA soulignera les problèmes des enfants, séropositifs ou orphelins du sida  .

Enfin les discriminations seront au coeur de la conférence qui se tient pour la première fois en Amérique latine, une région hostile aux porteurs du VIH  .

(AFP / 02 août 2008)


Publié sur OSI Bouaké le samedi 2 août 2008

 

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