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Ouganda : de nouvelles recherches montrent un intérêt grandissant pour la circoncision


Kampala, 11 février 2009 - PlusNews - En Ouganda, la plupart des hommes et des femmes soutiennent la circoncision masculine médicale comme un moyen de réduire les risques de transmission du VIH  , et plus de 62 pour cent des hommes non circoncis envisageraient une ablation du prépuce, selon les résultats d’une récente étude.

L’étude menée par l’université Makerere en Ouganda et Family Health International, qui s’emploie à promouvoir la santé de la reproduction grâce à un financement de l’Agence américaine pour le développement international, a interrogé 1 675 hommes et femmes dans quatre districts. Les résultats ont été publiés à Kampala, la capitale, en décembre dernier.

Les personnes interrogées étaient encore plus nombreuses à se prononcer en faveur de la circoncision des jeunes garçons : près de 100 pour cent des hommes circoncis encourageaient la circoncision de leurs fils, entre 59 et 77 pour cent des hommes non circoncis se sont prononcés en faveur de l’ablation du prépuce de leurs fils et entre 49 et 95 pour cent des femmes ont dit désirer que leurs fils subissent cette opération.

« L’objectif de l’étude était de découvrir les ressources disponibles sur le terrain afin de procéder à des circoncisions masculines médicales et de connaître le point de vue du public », a expliqué le docteur Alex Opio, commissaire adjoint du centre national de lutte contre la maladie. « L’étude a également été menée afin de jeter les bases nécessaires à l’élaboration d’une politique, car toutes les politiques ont besoin de preuves. »

Trois essais randomisés menés en Afrique du Sud, au Kenya et en Ouganda, en 2005 et 2006, ont montré que la circoncision pouvait réduire jusqu’à 60 pour cent le risque de contamination par le VIH   chez les hommes. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS  ) recommande que la circoncision masculine soit reconnue comme une intervention supplémentaire visant à réduire le risque d’infection à VIH   chez les hommes hétérosexuels.

Selon le ministère de la Santé, près de 25 pour cent des hommes ougandais sont circoncis. En moyenne, 12 pour cent des hommes interrogés dans le cadre de l’enquête dans trois des districts (Gulu dans le nord, Kumi dans l’est et Rukungiri dans le sud-ouest) étaient circoncis, contre 40 pour cent à Kampala, où se concentre une importante population musulmane.

Les personnes participant à l’étude ont déclaré soutenir la circoncision masculine pour les raisons suivantes : la circoncision réduirait les risques de transmission du VIH   et d’autres maladies sexuellement transmissibles, elle favoriserait une meilleure hygiène générale et un pénis circoncis serait plus esthétique et plus sexuellement satisfaisant.

« J’entends des femmes dire que les hommes circoncis les satisfont sexuellement, et je sais que s’il n’y pas de satisfaction dans un foyer, la femme risque d’aller voir ailleurs et d’être contaminée », a confié un des participants.

De nombreux participants ont exprimé le souhait d’obtenir de plus amples renseignements sur la procédure et ses bénéfices. Ainsi, les travailleurs sanitaires ont souligné qu’il était urgent de mener une vaste campagne de sensibilisation avant de mettre en œuvre un programme national de circoncision masculine.

En outre, les personnes interrogées ont déclaré que le succès du programme dépendrait de la formation des professionnels de la santé, de l’amélioration des établissements sanitaires et du prix de la procédure.

Le docteur Alex a rappelé que la circoncision masculine serait proposée gratuitement dans des établissements sanitaires publics. Plus tard dans l’année, avant le lancement du programme, le ministère de la Santé élaborera une politique qui englobera une description de la technique utilisée, le niveau des établissements où la procédure pourra être offerte, ainsi qu’un cadre de réglementation.

Le gouvernement a tardé à inclure formellement la circoncision dans ses programmes de prévention, en partie à cause des doutes relatifs à la réaction du public. En effet, des personnalités importantes comme le président ougandais Yoweri Museveni ont remis en question l’efficacité de la procédure dans le cadre de la prévention du VIH  .


Publié sur OSI Bouaké le mercredi 11 février 2009

 

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