Accueil >>  VIH/Sida >>  PVVIH

Cameroun-Santé-Vih-Sida : Les personnes infectées par le virus sont aux abois


Le Quotidien Mutations - Sandrine Tonlio Tiako - 18/05/2011 - Elles dénoncent les coûts exorbitants des examens biologiques, du bilan de suivi et des médicaments dans les hôpitaux. L’accès aux soins reste difficile pour les personnes vivant avec le Vih  /sida   au Cameroun. Le constat a été fait par les acteurs associatifs engagés dans la lutte contre cette pandémie. Ces derniers pointent un doigt accusateur sur les directeurs d’hôpitaux et les coordonnateurs des hôpitaux du jour. Ils n’appliquent pas les prix homologués par le ministère de la Santé publique. Il s’agit notamment des coûts relatifs aux bilans de suivi des patients, différents examens biologiques et aux médicaments. Le cas le plus flagrant, qui a été énergiquement décrié par ces leaders associatifs au cours d’une conférence débat organisée jeudi 12 mai dernier par l’association « Candlelight », est celui de l’hôpital de district de Nylon à Douala. « Cela fait pratiquement un an que la directrice de l’hôpital de district de Nylon a augmenté les prix du bilan de suivi des personnes vivant avec le vih  /sida   sans note ministérielle. Elle exige aux patients la somme de 13.000 francs Cfa au lieu de 3.000 francs Cfa, tel que stipule les textes », dénonce Lucie Zambou, présidente de l’association « Sunaids ». Avant de poursuivre : « alors qu’elle a une file active de plus de 4.000 patients ».

Plusieurs plaintes ont d’ailleurs été déposées auprès des structures compétentes pour dénoncer cette attitude peu orthodoxe de ce responsable. Curieusement, les accusations sont battues en brèche par la mise en cause. « C’est faux. C’est une campagne de désinformation orchestrée par ces leaders associatifs. Vous n’avez qu’à aller le vérifier à l’hôpital du Jour », martèle Pauline Ndobo, médecin chef de cet hôpital. Ce qui semble difficile à croire ; puisque cette dernière vient de recevoir une sommation du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, apprend-on. « Nous avons effectivement reçu plusieurs plaintes des leaders associatifs dénonçant ces pratiques à l’hôpital de district de Nylon. Une note du ministre de la Santé publique sommant le médecin chef de cet hôpital de revenir aux prix homologués ; soit 3.000 francs Cfa pour le bilan de suivi des patients infectés par le vih  /sida   vient d’ailleurs de nous parvenir », déplore Dr Noë l Essomba, coordonnateur du Groupe technique régional, antenne du Littoral.

34.000 décès

« 69% des hôpitaux ne respectent pas les coûts des examens biologiques », révèle Fogue Foguito, de « Positive génération ». Lesquels prix sont fixés à 3.000 francs Cfa. Par ailleurs, certains patients dénoncent les coûts de consultation dans les formations sanitaires. « A chaque visite dans les hôpitaux, on fait payer les consultations aux patients. Alors que c’est anormal », regrette Fogue Foguito. « Le Sida   n’est pas un laissé-passé. La consultation est un acte médical qui est payant. Ce serait discriminatoire si les personnes infectées ne payent », rétorque Noël Essomba.

La gratuité du Cotrim est également remise en question par ces leaders associatifs. Les prix varient d’un centre à un autre. « A l’hôpital Laquintinie, une plaquette de dix comprimés coûte 300 francs Cfa au lieu de 100 francs Cfa comme prescrit dans les textes », confie Lucie Zambou. « Dans les hôpitaux de référence, ce médicament coûte effectivement 100 francs Cfa », tente de persuader Dr Ida Penda, coordonnatrice de l’hôpital du jour de cette formation hospitalière.

Par ailleurs, les plateaux techniques dans les unités de prise en charge (Upec) ne disposent pas du minimum. « Une Upec devait avoir au moins un appareil de comptage de Cd4. Les malades résidant à Yabassi sont obligés de se déplacer pour la ville de Douala parce qu’il n’y a pas cet appareil là bas. C’est un système de référence qui est utilisé dans ce département », indique Lucie Zambou. Ceci explique sans doute le nombre élevé de décès. Plus de 34.000 personnes infectées du Vih  /sida   ont perdu la vie en 2010 au Cameroun, a-t-on appris lors du mémorial Candlelight, dimanche dernier, 15 mai à Douala.


VOIR EN LIGNE : afriquejet.com
Publié sur OSI Bouaké le jeudi 19 mai 2011

 

DANS LA MEME RUBRIQUE