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Afrique : difficile ascension vers les Objectifs du millénaire pour le développement

Rapport 2010 sur les Objectifs du Millenaire pour le Developpement


Afrik.com - 19 septembre 2010 - par Afrique Renouveau - Selon plusieurs rapports de l’ONU   notamment, l’Afrique fait face à d’importants défis dans ses efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD  ). Globalement les statistiques ne sont pas reluisantes, mais dans certains pays les indicateurs sont très encourageants. Tour d’horizon.

Objectif 1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim

Même si certains pays africains devraient atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté de moitié d’ici à 2015, la pauvreté et la faim s’étendent sur le continent, aggravées par la récente crise économique mondiale. Sur la base de projections établies par la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne n’est pas en bonne voie pour réduire le taux d’extrême pauvreté de moitié d’ici à 2015. Rien n’indique une baisse des taux de chômage ni du nombre d’ "emplois vulnérables" (les activités des travailleurs indépendants et des membres d’une famille qui travaillent sans être rémunérés.)

De 2001 à 2007, le Nigéria a doublé sa production alimentaire. Au Ghana le nombre de personnes souffrant de malnutrition a été réduit de 74 % entre 1991 et 2004. Grâce à un programme national de subvention des intrants agricoles, le Malawi a obtenu un surplus de 53 % de sa production alimentaire en 2007. En 2005, la production agricole du pays connaissait un déficit de 43 %.

Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous

L’Afrique subsaharienne a enregistré ces dernières années la croissance mondiale la plus rapide du nombre d’inscriptions à l’école primaire, passant de 58 % en 1999 à 76 % en 2008. Le continent a cependant toujours du retard sur les autres régions en développement et la cadence des progrès est insuffisante pour que d’ici à 2015, toutes les filles et tous les garçons soient en mesure d’achever un cycle complet d’études primaires. En 2008, on comptait 69 millions d’enfants non scolarisés dans le monde. Près de la moitié (31 millions) vivaient en Afrique subsaharienne.

Au Kenya, l’abolition des frais de scolarité en 2007 a fait augmenter le nombre d’élèves du primaire de près de 2 millions. Au Burundi, une mesure similaire a multiplié par trois, depuis 1999, les inscriptions à l’école primaire qui ont atteint 99 % de la population scolarisable en 2008. EnTanzanie, la mesure, mise en œuvre en 2001, a permis d’obtenir en 2006 un taux de scolarisation de 98 % dans le primaire, soit une augmentation de 97 % par rapport aux chiffres de 1999. La Zambie a également dépassé le seuil des 90 % d’accès à l’école primaire.

Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Même si l’on note quelques progrès, les inégalités entre les sexes restent importantes en Afrique, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Dans la région subsaharienne, le nombre de garçons dans l’enseignement universitaire dépasse de loin celui des filles. On ne compte à ce niveau que 76 filles inscrites pour 100 garçons. Au primaire la différence est de 91 filles pour 100 garçons. Quatre-vingt-quatre pour cent des femmes travaillent à leur compte ou au sein de leur famille sans être rémunérées contre 71 % des hommes.

Le Rwanda a élu en 2008 une majorité de femmes (56 %) à la chambre basse de son parlement. C’est aussi le pays qui compte le plus de femmes au sein de sa représentation nationale. En Tanzanie, les lois sur la propriété foncière votées en 1999 garantissent aux femmes la possibilité d’en hériter en déclarant notamment illégales toute discrimination fondée sur le genre.

Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants

Depuis 1990 la mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de 22 % en Afrique subsaharienne. La région a ainsi obtenu certains des meilleurs résultats dans ce domaine. En 2008, 76 % des enfants âgés d’un an étaient vaccinés contre la rougeole en Afrique, alors qu’en 1990 le pourcentage était de 58 %. En 2008 cependant, les plus hauts taux de mortalité infantile dans le monde restaient concentrés en Afrique subsaharienne où l’on dénombre la moitié du total mondial de 8,8 millions de décès. Les 36 pays qui ont des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans supérieurs à 100 pour 1000 naissances se trouvent en Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afghanistan et du Myanmar.

L’Erythrée a réduit son taux de mortalité infantile d’au moins 50 % depuis 1990. Au Malawi, ce taux de mortalité a baissé de 56 % entre 1990 et 2008. Au cours de la même période la mortalité infantile a chuté de 25 % en Guinée équatoriale et de 14 % en Zambie. Depuis 1990, l’Éthiopie, le Mozambique et le Niger ont vu des réductions en chiffres absolus de plus de 100 décès pour 1000 naissances. La moyenne annuelle de la baisse des décès parmi les enfants de moins de cinq ans à progressé de plus de 4 points de pourcentage au Botswana, au Ghana, au Lesotho, au Rwanda et au Swaziland.

Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle

Bien que l’objectif de réduction de la mortalité maternelle soit celui sur lequel on constate le moins de progrès, des gains remarquables ont été obtenus en Afrique du Nord où le pourcentage de femmes ayant vu au moins une fois un travailleur de la santé qualifié au cours de leur grossesse a augmenté de 70 %. En Afrique subsaharienne, le pourcentage de femmes en zones urbaines ayant reçu des soins anténatals au moins une fois est passé de 84 % en 1990 à 89 % en 2008. Pour les femmes des régions rurales, les pourcentages correspondants sont respectivement de 55% et de 66 % — ce qui indique que la couverture s’est améliorée plus rapidement dans les campagnes.

Au Rwanda, la proportion d’accouchements en présence de personnels qualifiés est passée de 39 à 52 % entre 2005 et 2008 ; et l’utilisation de contraceptifs parmi les femmes mariées âgées de 15 à 49 ans a fait un bond de 9 à 26 % entre 2005 et 2008. L’utilisation de contraceptifs parmi les femmes mariées âgées de 15 à 49 ans au Malawi a plus que doublé depuis 1992 pour atteindre 33 % en 2004. Entre 1990 et 2009, des gains de plus de 20 points de pourcentage ont été enregistrés au Burkina Faso en ce qui concerne les naissances en présence d’assistants qualifiés.

Objectif 6 : Combattre le VIH  /sida  , le paludisme et d’autres maladies

Des années de campagnes d’information et de sensibilisation ont contribué à une baisse du nombre annuel de nouvelles infections en Afrique subsaharienne (25 % depuis le milieu des années 1990). Fin 2008, on estimait que 2,9 millions de personnes recevaient un traitement antirétroviral en Afrique subsaharienne, contre 2,1 millions en 2007. Cependant l’Afrique subsaharienne reste la région la plus gravement touchée et comptait 72 % de toutes les nouvelles infections par le VIH   en 2008. Les actions de prévention du paludisme s’élargissent et dans 26 pays d’Afrique l’utilisation de moustiquaires pour les enfants est passée de 2 % à peine en 2000 à 22 % en 2008.

En Ouganda, le taux de prévalence du VIH   chez les adultes est tombé de 8 % en 2001 à 5,4 % en 2007. Au Botswana, le nombre de nouvelles infections parmi les enfants a considérablement baissé passant de 4600 en 1999 à 890 en 2007.

Objectif 7 : Préserver l’environnement

L’Afrique enregistre une perte nette de superficie forestière, 3,4 millions d’hectares de forêts ayant disparu chaque année au cours de la période 2000-2010. Bien que les émissions de dioxyde de carbone par habitant restent faibles en Afrique subsaharienne par rapport à celles des autres régions, des habitats clés pour la préservation d’espèces menacées ne sont pas adéquatement protégés et le nombre d’espèces menacées d’extinction augmente tous les jours. Entre 1990 et 2008, l’accès à l’eau potable a progressé de 22 % en Afrique subsaharienne mais jusqu’à présent seulement 60 % de la population en bénéficie. L’Afrique du Nord a pour sa part déjà atteint la cible concernant l’accès à l’eau.

En 2006, 80 % de la population rurale du Ghana avait accès à une source d’eau potable améliorée. Au Mali, le pourcentage de la population qui bénéficie d’au moins un point d’accès à un assainissement amélioré est passé de 35 % en 1990 à 45 % en 2006. Au Sénégal, le pourcentage de gens vivant dans les villes qui ont accès à une source d’eau potable améliorée a atteint 93 % en 2006.

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

L’aide publique au développement (APD) reste inférieure à la barre de 0,7 % du revenu national brut des donateurs fixée par l’ONU  . En 2009, les seuls pays ayant atteint ou dépassé cette barre étaient le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède. Le déficit touche plus particulièrement l’Afrique. Au sommet des pays industrialisés de Gleneagles de 2005, les membres du Groupe des 8 avaient prévu que leurs engagements, combinés à ceux des autres donateurs, permettraient de doubler l’APD vers l’Afrique à l’horizon 2010. Pourtant, en 2010 l’Afrique ne recevra que 11 des 25 milliards de dollars supplémentaires annoncés à Gleneagles.

Les espoirs du continent de mieux profiter des échanges internationaux restent hypothétiques, faute d’avancées dans le cycle de négociations de Doha à l’Organisation mondiale du commerce. La conclusion de ces négociations permettrait d’améliorer l’accès aux marchés internationaux des produits africains. Mais certains avertissent cependant que leur issue pourrait aussi éroder les avantages préférentiels dont bénéficient actuellement les pays les moins avancés dont beaucoup se trouvent en Afrique.

.: Le Partenariat mondial pour le développement à la croisée des chemins :.

Rapport 2010 sur les OMD


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Publié sur OSI Bouaké le dimanche 19 septembre 2010

 

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