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Z, une revue qui fait entrer de l’air dans nos cerveaux


Mots-Clés / France

OSI Bouaké, SD, le 3 mai 2009

Une nouvelle revue, appelée Z, ne pouvait pas passer inaperçue à nos yeux.

D’abord parce qu’elle est belle... mais alors très très belle. Nous n’avions pas vu une maquette pareille depuis la grande époque de L’autre journal, c’est dire...

Ensuite parce qu’elle est intelligente et qu’elle parle des sujets qui nous intéressent : la naissance, les mineurs en prison, la surveillance électronique, l’autisme, Nantes, etc....

En outre parce que grâce à elle, nous assistons à un recul du narcissisme prescripteur des "signatures" d’auteurs. En effet, Z se veut être une oeuvre collective, tant au niveau de la forme que du fond et aucune des créations (textes et images) n’est signée. On respire un peu...

Mais aussi parce que les fous qui la fabriquent sont bénévoles et itinérants. Ils se déplacent en camionnette dans toute la France...

Et pour finir parce que que cette merveille coûte 10€, ce qui en devient inquiétant tellement on voudrait qu’ils puissent continuer de nous nourrir longtemps l’esprit et les yeux.

Alors, OSI Bouaké contribue à sa manière à cette grande et belle entreprise : PUB !

Rendez-vous sur leur site pour en savoir plus, mais en attendant, voici le sommaire :

Séquence : Le premier cri ou la standardisation de la naissance

Fruit de réflexions personnelles et collectives, nourri d’entretiens avec des sages-femmes et des obstétricien-ne-s, des femmes et des parents rencontrés sur notre route, ce dossier propose d’ouvrir des questionnements sur la prise en charge de la naissance. L’espace de la mise au monde d’un enfant n’échappe pas aux transformations qui structurent les sociétés modernes, qu’il s’agisse de la fragilité des alternatives au modèle dominant, de la dépossession des principales concernées de leur grossesse et accouchement, ou du recours aussi croissant que délirant à des gadgets technologiques comme les bracelets d’identification électronique...

- Naître à la chaîne

«   On va vers de vraies usines à bébés  !  » C’est avec cette formule que Michel Anthony, président de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, désigne la situation des maternités aujourd’hui. Constat alarmiste  ? Pas vraiment.

- Naissance sous contrôle

Sélectionner le patrimoine génétique pour son futur enfant (la couleur de ses yeux, de ses cheveux, etc.), c’est aujourd’hui possible avec des innovations scientifiques telles que la procréation médicalement assistée. Commander un enfant sur mesure semble presque à portée de main, mais quelle liberté reste-t-il aux femmes pour vivre leur grossesse et leur accouchement comme elles le souhaitent ? Si, légalement, les femmes peuvent choisir la manière dont elles veulent accueillir leur enfant, en réalité, les pressions du discours dominant ont imposé progressivement un accouchement hyper-médicalisé. Pourtant, se donner les moyens d’une recherche originale et personnelle pour accueillir un enfant, c’est se permettre de vivre pleinement cette expérience.

- Témoignage « Une expérience d’haptonomie »

Par le toucher et la voix, l’haptonomie permet aux parents d’entrer en contact avec l’enfant, dès les premiers mois de grossesse, et de construire ensemble le nouveau lien affectif à venir. Sofian nous raconte son expérience.

- Matern High-Tech

Dans leur course technologique et sécuritaire, certaines maternités choisissent d’équiper les nouveaux-nés de bracelets électroniques. Récit d’une mobilisation contre ce dispositif à la maternité du Raincy-Montfermeil, en Seine-Saint-Denis.

Séquence : A l’école de la peine. Les enfants de la taule

À quelques encablures de notre rédaction mobile se dresse, à Lavaur (Tarn), un des sept établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). En construisant ces prisons pour enfants où surveillants, éducateurs et enseignants sont censés travailler ensemble, la justice a pris un énième virage répressif. Nous sommes allés rencontrer des parents de détenus à la sortie du parloir alors que, dans une illusoire volonté de la faire «  progresser  », les règles de la justice des mineurs s’apprêtent à être encore retouchées. Certains tentent néanmoins de s’y opposer.

- Bienvenue au pays de cocagne

En juin 2007 ouvrait le premier établissement pénitentiaire pour mineurs, dans le Tarn à Lavaur, au 575, avenue de Cocagne. Derrière ce nom qui évoque l’éden, les enfants sont condamnés à être «  éduqués  » entre quatre murs. Pendant son itinérance de l’été 2008, Z s’est posté devant la porte, un jour de parloir, et a rencontré des parents de détenus.

- Sans passer par la case départ

En juin 2007 ouvrait le premier établissement pénitentiaire pour mineurs, dans le Tarn à Lavaur, au 575, avenue de Cocagne. Derrière ce nom qui évoque l’éden, les enfants sont condamnés à être «  éduqués  » entre quatre murs. Pendant son itinérance de l’été 2008, Z s’est posté devant la porte, un jour de parloir, et a rencontré des parents de détenus.

- Entretien avec Hélène Franco « La vie ne se fait pas entre quatre murs »

Hélène Franco, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, est, depuis six ans, juge pour enfant au tribunal de Bobigny. Pour elle, la décision de construire les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) condamne les autres solutions à l’enfermement tout comme le travail des éducateurs. Elle va entraîner un surcroît d’incarcérations sans donner, et pour cause, de nouveaux espoirs aux enfants qui ont maille à partir avec l’institution judiciaire.

- Prisons quatre étoiles

Alors que la création des EPM a été présentée comme une amélioration des conditions de détention des mineurs, Z questionne l’idée même de la possibilité d’un «  progrès  » de l’institution carcérale. Quelle «  efficacité  » peut-on attendre en enfermant entre quatre murs, qu’ils soient ou non dorés  ?

- Action : Des cabanes pas des prisons

Pour Z, un militant anti-carcéral revient sur quatre ans de mobilisations contre les EPM. Depuis 2005 et l’annonce de la mise en chantier de huit prisons pour enfants, jusqu’en février 2008 et la manifestation qui suivit le suicide d’un jeune détenu, à Meyzieu, près de Lyon. Multiplicité d’actions, d’acteurs et de colères réunis autour d’une exigence commune  : la fermeture des établissements pénitentiaires pour mineurs.

Séquence : La marche des puces. Le contrôle dans la peau

La Radio frequency identification (RFID) symbolise peut-être notre futur. Elle est déjà notre présent. En quelques années, les marqueurs (tags) RFID ont pénétré l’industrie, l’armée, les rues, les animaux. Notre corps aussi. Ces relais de données sans contact ne se contentent pas de coder une brebis ou un pantalon. Discrets, ils sont avant tout les outils rêvés du flicage et du contrôle. Une réalité que tentent de camoufler les laboratoires en acceptabilité sociale. Une réalité qui est celle du métro parisien, où le Passe Navigo introduit l’usage quotidien des RFID. Les bergers que Z a rencontré ont bien compris le danger. Eux, qui contestent la généralisation du puçage des animaux, n’ont pas la solution, mais une réponse  : «  Il faudrait tout envoyer balader.  »

- Entretien avec des bergers en lutte « Mes brebis comme des machines »

Matthieu, la trentaine, est berger depuis quatre ans. Il a environ 150 brebis qu’il mène chaque année en transhumance. Paul, la cinquantaine, est «  né dans les brebis  », mais il a son propre troupeau depuis dix ans. Avec 200 bêtes, «  deux cents mères  », il reste sur son terrain toute l’année. Ils se sont tous les deux mobilisés contre le puçage électronique de leurs troupeaux qui doit être imposé en 2009.

- Reportage photo : Navigo Home !

Février 2009, le Passe Navigo a définitivement chassé la carte orange du métro parisien. La résistance passive de nombreux usagers et les articles de presse criant au nouveau mouchard n’y auront rien changé. à marche forcée, la RATP impose sa nouvelle puce RFID et son lot de bonnes intentions  : une plus grande fluidité, un gain de temps, une vision moderne des transports en commun, etc. à terme, la puce sans contact permettra même aux publicités de s’animer en fonction de l’usager et de ses habitudes de consommation... Alors oui, comme le téléphone portable, la carte bancaire et Internet, Navigo flique. Mais son véritable danger repose moins dans le nouvel outil de traçabilité qu’il incarne que dans la vision marchande et gestionnaire qu’il sert.

- Action : Dissolution de la CNIL

Le 14 décembre 2007, une centaine de personnes occupent les locaux de la CNIL durant quelques heures, avant d’être expulsées par les forces de l’ordre. Le temps de discuter du bien-fondé de sa «  dissolution  » avec ses employés. Interpellée au sujet de l’obligation de payer 5 euros pour rendre anonyme son titre de transport parisien à puce RFID (NAVIGO), une responsable répond  : «  La liberté à 5 euros, c’est pas cher payé  !  » Quelques extraits du tract distribué ce jour-là, intitulé  : DISSOLUTION DE LA CNIL. Le temps des marchands de sable est passé.

- L’art de faire avaler la pillule

L’acceptabilité sociale est un drôle d’animal. Pour ses partisans, c’est une nouvelle manière d’associer l’usager à la production de technologies qui lui sont destinées. Pour ses détracteurs, il s’agit d’une énième manière de faire avaler la pilule, entre marketing et propagande. Véritable anguille, ses objectifs, ses objets et ses représentants semblent insaisissables. Z a décidé de soulever la roche.

- RFID, pieuvre à l’appui

Les puces RFID colonisent notre quotidien à une vitesse vertigineuse. Usines, grands magasins, discothèques, bibliothèques, maternités... Qui pourrait se passer de cette technologie ? La dissémination de ces mini-objets communiquants est tentaculaire. Mais il ne faudrait pas croire que leur petite taille les rend inoffensifs. Véritables mouchards, ils relaient bien des mécanismes de pouvoir qui ne disent pas leurs noms. Pieuvre à l’appui, Z a dressé un premier état des lieux.

Hors-séquence

- Conte : Comment est né le soleil

- Chronique de l’autisme

Après avoir envoyé une bonne cinquantaine de CV, j’ai fini par me faire embaucher comme stagiaire psychologue dans un hôpital de jour pour enfants autistes et psychotiques. C’est une étape obligatoire pour valider une licence de psychologie clinique.

- Karaté et biopolitique

Chuck Norris terrassant d’un seul mawashi son pauvre adversaire, Bruce Lee envoyant dans le décor des assaillants japonais sidérés par la puissance de sa boxe chinoise  : ah  ! comme tous ces coups qui claquent au vent donnent envie de suivre une séance d’arts martiaux. Sam, professeur de philosophie et instructeur de karaté, pratique cet art depuis neuf ans. Loin d’être pour lui un simple divertissement, la recherche du geste efficace, le contrôle de son souffle, la maîtrise de soi sont autant de ferments d’une réappropriation de son corps qui n’est pas sans lien avec la conquête d’une autonomie politique.

- Hallo de Cologne

- Quand le train déraille

Un train qui fonce locomotive baissée au milieu d’un paysage que l’on n’a pas le temps de voir. Un train dans lequel la seule liberté qui nous reste désormais est de choisir dans quel état d’esprit on sera pendant le voyage  : iDZEN ou iDZAP  ? Avec iDTGV, la SNCF nous enferme dans un petit monde qui ressemble étrangement à celui du Club Med ou des grands centres commerciaux. Un monde qui dicte des comportements normés, inventés par des experts habilités. Un monde qui court. Un univers de contrôle insidieux qui te dit  : «  Mon pote, tu ne sortiras pas du monde qu’on a choisi pour toi.  »

- Voir le peuple et mourir. L’expérience des populistes russes

À la fin du xixe siècle, l’expérience du populisme russe illustre l’échec d’une union politique entre l’intelligentsia urbaine et la paysannerie. Des personnages qui se radicalisent à la hauteur de la violence de l’autocratie. Et finissent perdus dans les plaines glacées de la Sibérie, sur l’échafaud ou sous le feu de leurs propres bombes. Une démarche militante dont les avatars n’ont pas fini de hanter l’histoire.

- Nantes : Psychogéographie de comptoir

- Brèves de l’inaperçu

- Abribus

- Tontine : Pas de crédit pour les banquiers

Pour échapper au Crédit Agricole, des paysans tarnais ont mis en place une forme de «  tontine  » pour financer le démarrage de leur activité. La tontine est un prêt entre particuliers et sans intérêt. à l’opposé du système bancaire, le montant, la durée et l’échéancier de remboursement sont fixés par celui qui emprunte. Tout est consigné dans un simple cahier. En 2004, un apiculteur et un berger empruntent 7 500 euros à trente particuliers et à cinq associations. Ils remboursent la somme sur dix ans sans intérêt. L’engagement à prêter court sur trois ans. Si à ce terme le prêteur veut récupérer son argent, il s’arrange avec l’emprunteur pour trouver quelqu’un qui «  rachète  » son crédit. à la fin de la troisième année, le 10 février 2008, les participants se sont réunis pour faire un bilan et exprimer leurs points de vue sur cette pratique et ses implications. Z publie des extraits de cette discussion.

Z - Numéro 1, Tarn - Printemps 2009 - 184 pages - 2 couleurs - 10 euros


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Publié sur OSI Bouaké le dimanche 3 mai 2009



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