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Les salles de consommation à moindre risque : un dispositif validé par la science et l’expérience de terrain



Act Up-Paris – Aides – Fédération Addiction – Gaïa – Médecins du Monde – Réseau Réduction des risques – Safe - Sidaction – SOS Hépatites Fédération - le 22 octobre 2012 - Suite à l’interpellation du gouvernement par Jean-Marie Le Guen, nos associations rappellent qu’elles demandent l’ouverture de salles de consommation à moindre risque depuis de nombreuses années.

Pourquoi ce dispositif ?

Les actions de réduction des risques existantes ont fait leur preuve en matière de diminution de certains risques associés à la consommation de drogues (transmission du VIH  , VHC, infections, abcès, overdose, etc.). Mais toute une partie des usagers et usagères de drogues, les plus précaires, les plus exclu-es, ne peuvent pleinement bénéficier de ces actions.

Expérimentées et validées dans de nombreux pays, les salles de consommation à moindre risque (SCMR) permettent précisément de toucher ce public. En réduisant les risques liés à l’usage de drogues grâce à un environnement sécurisé, elles instaurent un contact avec ces personnes exclues, leur permettant d’intégrer un parcours de soins et des dispositifs sociaux. L’intérêt de l’action va donc bien au-delà de la mise à disposition, par ailleurs nécessaire, d’un environnement sécurisé.

Quand la science contredit les préjugés

L’intérêt des salles de consommation dans les situations identifiées par les associations a été validé scientifiquement par l’INSERM dans une expertise collective, qui s’est appuyée sur la littérature scientifique mondiale et les expériences des salles déjà existantes.

L’INSERM démontre les bénéfices des salles de consommation (page 28 de la synthèse de leur analyse) : les usager-ères à hauts risques sont atteint-es, la consommation est plus sûre, les comportements à risque, ainsi que la morbidité associée au VIH  , au VHC ou aux abcès, ou encore les overdoses mortelles diminuent. Enfin, l’accès aux soins est amélioré.

L’INSERM montre aussi que la consommation dans les lieux publics diminue, qu’il n’y a pas d’augmentation de délits associés à l’usage de drogues. Dans certaines structures, comme à Vancouver, l’ouverture de salles de consommation a été associée avec une augmentation des inscriptions dans des programmes de substitution. La science montre bien à quel point on est loin de l’incitation à la drogue, critique martelée sans justification par les opposant-es au dispositif.

Au-delà de la politique politicienne

L’urgence sanitaire que nous constatons sur le terrain mérite bien mieux qu’un débat partisan stérile. A celles et ceux qui parlent sans savoir de « laxisme », d’ « incitation à la drogue », nous demandons de fonder scientifiquement leur avis. À celles et ceux qui voudraient résumer le débat entre la gauche et la droite, nous rappelons que les salles de consommation à moindre risque ont reçu le soutien de personnalités de droite aussi diverses que Roselyne Bachelot-Narquin, Jean-Claude Gaudin, Nadine Morano ou Michel Heinrich. D’autres, André Rossinot ou Alain Juppé par exemple, sans prendre ouvertement position, se sont déclarés ouverts au débat.

Les mots sont importants

Enfin, nous regrettons que les journalistes continuent d’utiliser l’expression « salles de shoot » pour qualifier ce dispositif. Cette expression méprisante et réductrice est utilisée par les opposants à ce type d’action. L’objectivité impose d’utiliser un terme neutre : « salles de consommation à moindre risque », par exemple.


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 7 novembre 2012

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